"Un rééquilibrage avec Hachette", par Françoise Benhamou

"Volumen n’a pas atteint la taille critique indispensable, alors que cette double activité ne devient lucrative, et même très lucrative, qu’à condition de porter sur des volumes très importants." Françoise Benhamou - Photo O. Dion

"Un rééquilibrage avec Hachette", par Françoise Benhamou

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Par Françoise Benhamou
avec Créé le 15.04.2015 à 23h36 ,
Mis à jour le 23.04.2015 à 10h06

Volumen, la structure de distribution-diffusion du groupe Seuil-La Martinière, rachetée par Interforum, filiale du groupe Editis ? Trois remarques s’imposent, à propos d’une reprise dont on ne saurait s’étonner.

1. Les deux structures avaient déjà collaboré, plutôt dans le segment des supermarchés. La première remarque - et la plus évidente -, c’est le renforcement d’Editis dans la double activité de diffusion et de distribution, et le rééquilibrage qui s’ensuit avec Hachette.

2. Le groupe La Martinière n’est guère en forme malgré les performances du Seuil, avec notamment le succès spectaculaire du livre de Thomas Piketty, ou la bonne tenue d’une maison comme L’Olivier. La distribution-diffusion est une activité de réseau, pour laquelle l’importance des charges fixes rend nécessaire un certain degré de concentration. Volumen (et sa filiale Loglibris) n’a pas atteint la taille critique indispensable (rappelons l’échec des négociations avec Actes Sud pour en assurer la distribution-diffusion), alors que cette double activité ne devient lucrative - et même très lucrative - qu’à condition de porter sur des volumes très importants.

3. Le marché français est un marché de libraires, avec de nombreux points de vente, y compris de second niveau. De ce point de vue, les activités de distribution-diffusion sont centrales. En France, les grands groupes éditoriaux assument ces activités pour leurs filiales et pour des éditeurs tiers. Les éditeurs sont attachés à ces activités, et la cession à laquelle le groupe La Martinière se voit contraint n’est pas un bon signal. Il conviendra de suivre de près le choix d’organisation qui sera fait : conserver au sein de la nouvelle structure une équipe de représentants "estampillés" Seuil, ou mutualiser l’ensemble, au risque de noyer les maisons de la galaxie du Seuil dont l’identité constitue un actif précieux ? On le saura sans doute rapidement. F. B.

Françoise Benhamou est économiste et blogueuse sur Livreshebdo.fr.

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