Jean-Yves Mérindol intervenait en clôture de la journée d’étude organisée le 27 janvier à la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations et consacrée aux revues scientifiques et plateformes de diffusion. Il présentait le résultat d’une mission sur « l’avenir de l’édition scientifique et la science ouverte », dont l’un des objectifs était de favoriser le dialogue entre les éditeurs privés, et leurs homologues publics, ainsi que les institutions dont ils dépendent.
Le rapporteur a aussi recommandé la poursuite du plan de soutien à l’édition scientifique, et tout particulièrement aux plateformes Cairn (privée) et OpenEdition (publique) dont les services sont devenus indispensables aux quelque 900 revues qu’elles diffusent.
Gratuité d’accès
Le vote de la loi pour une République numérique en 2016, qui ouvre la possibilité pour les chercheurs de déposer sur une base d’archives ouverte les articles publiés dans des revues avait inquiété les éditeurs privés de revues scientifiques, tout particulièrement ceux de sciences humaines, dont l’économie est particulièrement fragile. Les rares éditeurs privés indépendants dans le secteur des sciences et techniques ne se jugent pas dans une position plus favorisée.
La volonté affichée des pouvoirs publics d’accélérer une évolution générale vers la gratuité d’accès aux contenus des revues scientifiques en réponse aux tarifs prohibitifs pratiqués par une poignée de groupes internationaux a aussi donné le sentiment à ces éditeurs d’être les victimes collatérales d’un combat qui ne devrait pas les concerner.
A l’issue de diverses tribunes qui exprimaient publiquement ces inquiétudes déjà expliquées aux représentants des institutions et administrations concernées, un comité de suivi de l’édition de l’édition scientifique a été créé, qui a réalisé ou piloté plusieurs études permettant de mieux connaître ce secteur très modeste en chiffre d’affaires mais important pour la diffusion des résultats de la recherche française. Leurs résultats ont permis de calmer une partie des inquiétudes, mais ils ont confirmé également l’équilibre très précaire de cette économie.