Après 10 ans passés chez Stock, Philippe Rey décide de lancer sa maison au nom éponyme. Nous sommes alors en 2002 et pour inaugurer son catalogue, c’est à Joyce Carol Oates qu’il pense. La femme de lettres et poétesse américaine lui propose le texte Beats. L’éditeur le traduit en français par Délicieuse pourriture.
Au fil du temps et au grès des rencontres, la maison s’enrichit. Une collection de beaux livres, de polars et de semi-poches viennent peu à peu compléter les « fondamentaux de la maison » (documents, littérature française et étrangère) pour offrir en 2021 un catalogue de près de 500 titres.
Un « magnifique compagnonnage »
Avec une moyenne de trente titres par an, Philippe Rey cherche à produire un nombre raisonné de livres pour accompagner au mieux ses auteurs. « Notre devoir en tant qu’éditeur est de servir l’œuvre d’un auteur. D’ailleurs, il n’est pas rare qu’un écrivain me rende 3 à 5 versions de son manuscrit », raconte l’éditeur. Un « magnifique compagnonnage » qu’il a entamé il y a 20 ans avec Joyce Carol Oates et qu’il poursuit avec des auteurs plus jeunes comme Mohamed Mbougar Sarr. Sélectionné par la quasi-totalité des grands prix de cette rentrée, l’ouvrage du romancier sénégalais est tout de suite apparu à Philippe Rey comme un grand livre : « J’ai immédiatement compris que j’avais dans les mains un texte exceptionnel et que mon travail, désormais, serait de partager au plus grand nombre. »