Dans moins de deux semaines, l’édition montera les marches du palais des Festivals à Cannes. Les échanges entre l’univers du livre et celui du cinéma s’accentuent et surtout se professionnalisent comme nous le montrons dans ce numéro. Ce sont plus de 200 producteurs que les éditeurs ont rencontrés au dernier Salon du livre dans le cadre du marché des droits audiovisuels qui s’y tenait pour la 6e année. A Cannes, ils feront à nouveau assaut de séduction, le 20 mai, au cours de l’opération intitulée "Shoot the book !", où les qualités cinématographiques de onze livres seront défendues devant les professionnels du grand écran.
Dans ce numéro, l’auteur de BD et réalisateur Riad Sattouf, qui, comme de plus en plus d’écrivains, passe allègrement du crayon à la caméra, explique à l’occasion de la parution du premier volet de son autobiographie ce que lui apportent ces deux modes d’expression. Mais il garde une certitude : "Ma première langue reste la bande dessinée : je ferai toujours des livres, alors que le cinéma est plus aléatoire."
On peut aussi se faire du cinéma en feuilletant un livre d’art. Plus que jamais, ces ouvrages deviennent des œuvres d’art à part entière que les directeurs artistiques et chefs de fabrication interrogés dans notre dossier bichonnent avec délectation. Ils les dotent de couvertures plus originales les unes que les autres sans craindre l’expérimentation technologique, utilisent les papiers les plus sophistiqués. Du coup, ces livres s’exposent dans les galeries et autres concept stores, devenant tout à fait "hype", pour reprendre un terme dûment consigné dans l’amusant et instructif Dictionnaire du nouveau français d’Alexandre des Isnards (Allary).
Beaucoup moins "hype" sont les résultats du mois de mars, dont l’activité a marqué un recul de 3,5 % selon notre indicateur Livres Hebdo/I+C. Même si les librairies de premier niveau résistent un peu (- 2 %), le marché reste pénalisé par la défaillance de Virgin et de Chapitre, avec - 19 % par rapport à mars 2013 pour le réseau des grandes surfaces culturelles.
On a bien besoin des paillettes de la Croisette et du vernis des couvertures pour réenchanter le livre.