Le psychodrame culturel a été évité puisque le manuscrit autographe de La Chartreuse de Parme et celui rédigé à Rome par l’écrivain ont été donnés à l’Etat par le libraire. Le Ministère de la Culture explique ainsi la portée de ce geste : « Ce don permettra ainsi au public de découvrir ce manuscrit exceptionnel, assurant en quelque sorte sa permanence, son inscription définitive dans le patrimoine national et sa transmission aux générations futures. » Cependant, le Journal (six cahiers) est, lui, toujours mis aux enchères.
Car lors de cette vente de la collection Pierre Berès (Drouot, 20 juin), les regards devaient se tourner vers le journal de Stendhal, un manuscrit original de La Chartreuse de Parme et un autre annoté par Marcel Proust lui-même. La mairie de Grenoble souhaite toujours acquérir le Journal et ses six cahiers. Dans un communiqué, la mairie espère reconstituer l’intégralité du Journal « puisque la bibliothèque municipale possède déjà l'ensemble des autres cahiers qui représentent quelque 35.000 pages. » Depuis mars et jusqu’en 2007, la bibliothèque municipale (http://www.bm-grenoble.fr/) organise une exposition autour de l’auteur (natif de la ville).
La ville n’a évidemment pas les moyens d’acquérir seule cette vente (estimée à 700 000 / 900 000 euros) et a demandé le concours de l’Etat. De nombreuses personnalités (Jean Lacouture, Mona Ozouf, Jérôme Garcin, Alain Decaux, Jacques Rivette, …) ont signé un appel (http://www.association-stendhal.com/) pour que les cahiers rejoignent les 16 000 feuillets du Fonds Crozet de la Bibliothèque municipale de Grenoble.