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Quatre filles et un lion

Florence Colombani - Photo DR

Quatre filles et un lion

Florence Colombani signe une biographie sans fard de quatre des plus grandes vedettes de la MGM et de l’âge d’or d’Hollywood.

Par Olivier Mony
avec Créé le 07.04.2017 à 01h32

Elles étaient quatre. La brune et la blonde, issues toutes deux de ruisseaux comparables, la bourgeoise de Philadelphie, émancipée au contact des deux premières, et la Noire qui le fut toujours trop pour les Blancs dans l’Amérique de la ségrégation. Soit Ava Gardner, Lana Turner, Grace Kelly et Lena Horne, femmes fatales (et d’abord à elles-mêmes), croqueuses d’hommes, insolentes et libres quoi qu’il puisse leur en coûter, carré d’as du plus emblématique des studios d’Hollywood à son âge d’or, la Metro Goldwyn Mayer, son lion rugissant pour l’éternité, son patron tyrannique et génial, rusé et puritain, Louis B. Mayer.

Au fond, n’est-ce pas cela qu’a voulu peindre Florence Colombani, l’une de nos plus fines plumes du septième art (Proust-Visconti : histoire d’une affinité élective, Philippe Rey, 2006, ou Marlon Brando, Cahiers du cinéma, 2013), moins la biographie de quatre femmes plus ou moins "empêchées", belles rebelles, solitaires et perdues dans les rets de leur gloire, que la description sourcilleuse d’un système dont l’inhumanité même est la condition de son existence ? Une économie de la représentation, fabriquant ce que l’on ne saurait pourtant prétendre concevoir : du mythe. Ces choses-là n’ont qu’un temps, et Florence Colombani peint aussi à merveille le crépuscule de ce miroir aux alouettes, emportant avec lui le souvenir de quatre filles qui ne voulaient pas s’en laisser conter.

Olivier Mony

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