Il parle pour ne rien dire, le perroquet ! Un moulin à paroles, bête de surcroît, juste bon à l'emploi d'un effet comique où il répéterait un juron qu'un humain aurait lâché ou un mot engendrant un quiproquo. Mais rabâcher ces clichés serait pour le coup du psittacisme bien peu éclairé. Avec Le perroquet qui m'aimait de Joanna Burger, voilà nos a priori balayés et nous-même plongé dans le monde de Tiko, amazone à lores rouges d'Amérique centrale. Un jour de printemps l'animal de compagnie de l'ornithologue américaine lui donne un doux coup de bec avant d'offrir sa vulnérable nuque (cible des faucons en milieu naturel) à la caresse de sa maîtresse. Le célibataire de 30 ans (jeune pour un perroquet) se plie en quatre pour la séduire, c'est la saison des amours et il entend leur choisir un nid. Quand le mari de Joanna rentre à la maison et s'approche d'elle, c'est Tiko alias Raging Bull - pas touche à sa dulcinée ! Attaqué, Mike, médecin et aussi intéressé par les comportements du volatile que son écoéthologiste d'épouse, ne lui en veut pas. Ce journal de bord scientifico-sentimental nous apprend mille et une choses sur les oiseaux (plus monogames que les hommes) et les psittacidés, en particulier, qui n'ont pas un cerveau de moineau ! Sean J. Rose