Quelque 150 personnes ont participé aux conférences et débats qui ont eu lieu le 25 octobre à la bibliothèque Marguerite-Duras à Paris sur les bibliothèques de prison. La journée, organisée par l'ABF, a eu le mérite de rassembler un public très concerné et d'origines très diverses : bibliothécaires bien sûr, en majorité des bédépistes, mais aussi de nombreux responsables d'associations, personnels de l'administration pénitentiaire, conseillers d'insertion, conseillers du livre, représentants du ministère de la Culture... Cette journée avait été préparée par le groupe de travail Médiathèques-bibliothèques des établissements pénitentiaires, créé en janvier 2011 à l'ABF et signataire d'un texte (1) qui fait désormais référence : "Pour des bibliothèques de qualité dans les prisons françaises". "Il s'agissait de remobiliser les pouvoirs publics et les élus, explique Philippe Pineau, animateur du groupe, car la bibliothèque est un droit et un atout pour la réinsertion, elle doit être considérée tout simplement comme un site hors les murs des établissements de lecture publique. Nous en sommes encore loin."
Outre les interventions en effet volontaristes des responsables de l'administration pénitentiaire et du Service du livre et de la lecture, un débat très animé l'après-midi a permis à des bibliothécaires, des responsables d'associations et un ancien détenu auxiliaire de bibliothèque de débattre de façon concrète du fonctionnement des bibliothèques de prison et d'en pointer toutes les faiblesses. Car malgré des progrès réalisés ces vingt dernières années, les bibliothèques des prisons françaises manquent cruellement de place, de budget, de collections de disques et de vidéos. Elles ignorent les supports numériques et sont encore trop souvent considérées comme un service non prioritaire, dépendant du bon vouloir des surveillants et du règlement intérieur.
(1) www.abf.asso.fr/3/107/257/ABF/la-bibliotheque-de-prison-un-droit-pour-les-personnes-detenues.