Les Editions Plon estiment vendredi "injuste, et particulièrement grave" l'accusation de plagiat portée par la veuve de l'historien Pierre Grimal à l'encontre de Patrick de Carolis dans son livre La Dame du Palatin, une fiction littéraire. L'ouvrage était paru en mars et sera disponible en poche le 19 janvier 2012 (Pocket).
Le Canard enchaîné a relayé mercredi dernier les accusations de la veuve de Pierre Grimal qui reproche à l'ancien président de France Télévisions d'avoir "pillé les oeuvres de son mari" et commis des actes de "plagiat caractérisé", rappelle Plon dans un communiqué adressé à l'AFP.
Elle cite certaines descriptions des rites nuptiaux dans la Rome antique qui, à l'en croire, auraient été directement extraites des pages de l'historien.
"En y regardant de plus près, il est aisé de s'apercevoir que, dans leur intégralité, tous ces éléments ont été plus qu'abondamment cités, décrits et analysés, le plus souvent dans les mêmes termes, par l'ensemble des historiens qui ont étudié cette époque romaine", relèvent les éditions Plon.
"De telles similitudes constituent une véritable loi du genre. En ce domaine, tous les historiens s'abreuvent aux mêmes sources, le respect dû à la vérité historique enchaînant la plume comme l'imagination de l'écrivain", ajoute la maison d'édition.
"Tel romancier, ou tel auteur de fiction, ne va-t-il pas encourir le grief de contrefaçon dès l'instant où il évoque, dans l'une de ses oeuvres, des faits rapportés par un historien doté d'ayants droit belliqueux ?", déplore l'éditeur.
"La question de la liberté de la création et de l'expression se trouve ainsi posée", assure Plon.
L'héroïne du roman de Patrick de Carolis est Pauline, épouse de Sénèque, et Pierre Grimal, lui même, dans l'ouvrage qu'il a consacré à ce philosophe écrivait : "Nous ignorons à peu près tout des mariages de Sénèque", fait valoir l'éditeur.
C'est donc, poursuit Plon, "à partir de ces éléments, ou plutôt de cette absence d'éléments, que Patrick de Carolis est parvenu grâce à son talent d'écrivain à extraire ce personnage du néant".
Patrick de Carolis a récemment été installé à l'académie des Beaux-Arts au fauteuil d'André Bettencourt.