En 1857, la Société philologique de Londres réclame un nouveau dictionnaire pour succéder au Dictionary of the English Language de Johnson, vieux de plus d'un siècle. En 1879, on nomme le docteur James Murray responsable du projet. Il se met à la tâche, un premier fascicule paraît. Puis, avec sa femme Ada, ils se transportent à Oxford, bâtissent dans leur jardin un scriptorium en tôle où travaillera l'équipe du dictionnaire en cours, jusqu'en 1915. En 1888, paraît le premier volume de ce qu'on appellera l'Oxford English Dictionary. Onze suivront, jusqu'en 1928. Murray, lui, était mort en 1915. Cet ouvrage mythique est un peu l'équivalent de notre Dictionnaire de l'Académie française. Sa deuxième édition a été publiée en 1989...
Le dictionnaire a été réalisé grâce à des contributeurs bénévoles, signalant aux rédacteurs des mots et des citations où ils étaient employés. Pour la fiction, Pip Williams invente Esme Nicoll, fille d'un des rédacteurs, biberonnée aux mots depuis sa naissance. Elle va vite devenir la collaboratrice de son père, puis l'un des rédacteurs de Murray − la seule femme. À la faveur d'un mot oublié, bondmaid (bonne à tout faire), elle se rend compte que le monde des mots aussi est l'apanage des hommes. Elle décide alors de féminiser le dictionnaire, d'y faire entrer des mots désignant des réalités féminines, souvent corporelles. Un combat mené en parallèle avec celui des suffragettes. La journaliste Pip Williams fait de cette histoire un roman subtilement féministe, où se mêlent aussi l'amour et la tragédie.
La collectionneuse des mots oubliés Traduit de l’anglais (Australie) par Odile Demange
Fleuve Éditions
Tirage: 10 000 ex.
Prix: 22,90 € ; 432 p.
ISBN: 9782265155626