Portrait

On avait oublié que l’homme aux dictionnaires était bourguignon. Dans ce Pierre Larousse par lui-même (à paraître aux éditions de Bourgogne le 17 octobre, 200 p., 17 euros), Véronique Bedin et Julien Feydy nous rappellent que Pierre Larousse est né à Toucy, dans l’Yonne. Mais c’est à Paris que l’instituteur lexicographe devient éditeur. Véronique Bedin, qui anime les éditions sciences humaines après avoir dirigé le parascolaire chez Hachette, et Julien Feydy, qui a enseigné à la Sorbonne, ont fouillé les articles du Grand dictionnaire universel (GDU) et les rares écrits personnels de Pierre Larousse (1817-1875) pour comprendre l’homme au quotidien, mais aussi ses méthodes de travail, ses objectifs et sa responsabilité de fondateur d’entreprise. On observe qu’au XIXe siècle l’édition relevait quelquefois de l’exercice de haute voltige, notamment dans les relations avec les imprimeurs et dans les montages financiers. Sans compter les vicissitudes des rapports avec la presse illustrées par cet article du Temps de 1864 qui ridiculise le GDU pour sa fantaisie affichée et le fragilise auprès de ses souscripteurs. Mais cela ne fera pas fléchir cet homme épris de liberté, soutenu par Victor Hugo, qui voulait rendre la connaissance accessible au plus grand nombre et de manière agréable. Pour son GDU, Pierre Larousse avait envisagé environ 3 000 pages. Il en fera 20 700 ! Laurent Lemire

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