Lieu de prédilection des étudiants et professionnels du droit, la librairie Lefebvre Dalloz, située rue Soufflot (Paris, Ve) s’est offert un nouveau visage. Après deux mois et demi de travaux, elle a rouvert ses portes le 5 avril dernier, présentant un visage largement inspiré de la refonte identitaire et de la modernisation digitale du groupe Lefebvre (anciennement Lefebvre Sarrut).
Une nouvelle expérience de librairie
« Nous avons voulu faire quelque chose qui sorte complètement des habitudes d’expérience en librairie », fait savoir Anne-Laure Chaumeil, directrice adjointe du pôle édition. La couleur est d’ailleurs annoncée d’entrée de jeu : elle sera de ce rouge carmin qu'arborent les emblématiques codes Dalloz. On l'y trouve aussi bien sur le store estampillé du logo de la marque qu’à l'intérieur de la librairie, visible à travers la grande vitrine en façade.

« C’est ce que nous avons appelé, entre nous, le "tunnel expérience code" », s'amuse Anne-Laure Chaumeil. Déployé sur une partie des 130 m² de surface de vente, ce chemin rouge tapissé du sol au plafond déploie des étagères remplies de livres rouges où les éditions contemporaines côtoient des reliures bien plus anciennes. « C’est un peu comme une traversée dans le temps », poursuit la directrice adjointe, soulignant l’intégration entre deux colonnes d’un panneau numérique qui, comme ses cinq autres jumeaux répartis dans la boutique, fait défiler les événements et parutions à venir.
Une extension de la nouvelle identité du groupe Lefebvre
À gauche, le comptoir de ventes prend la forme d’un vaste îlot circulaire, encadré de rayons thématiques et de produits dérivés placés à l’avant des vitrines. Quant au fond de la librairie, un espace de consultation doté d’une scène amovible y accueille un coin-niche, ainsi qu’un mange-debout. Dessus, quelques tablettes numériques connectées à l’offre digitale du groupe, dont son intelligence artificielle GenIA-L, sont en libre-service.
Cette proposition a été entièrement pensée en écho à la restructuration identitaire et visuelle du groupe, dévoilée en mars dernier. « C’est une formule connectée à l’accélération du déploiement de notre marque, elle-même harmonisée au niveau du groupe dans les pays d’Europe où nous sommes présents », détaille Anne-Laure Chaumeil.

« Nous voulions absolument que cette librairie soit aussi le témoin et l’incarnation de cet univers Lefebvre Dalloz à 360 degrés », poursuit-elle. À ce titre, les six libraires de la boutique jouent un rôle-clé. Formés à l’intelligence artificielle du groupe durant les semaines de fermeture de la boutique, ces professionnels de proximité, « intarissables sur les programmes, les profs et les auteurs » sont désormais parfaitement habilités à faire découvrir l’IA juridique.
« Dans notre écosystème, l'IA ne vient surtout pas remplacer le livre »
Mais quid des professionnels du livre et du droit, inquiets du développement de solutions génératives ? « Nous nous efforçons de les rassurer en montrant que, dans les usages, le livre conserve une place hyper privilégiée et que, dans notre écosystème, l’IA ne vient surtout pas remplacer le livre », explique Anne-Laure Chaumeil, convaincue que livre papier et l'IA peuvent coexister dans des périmètres délimités.
Illustration tangible de cette conviction, la nouvelle librairie entend d’ailleurs représenter l’ensemble du marché juridique sur ses étals, avec plus de 9 000 exemplaires en rayons, et jusqu’à 20 000 en stock. Une évidence pour Anne-Laure Chaumeil : « Avoir cette librairie, qui est notre premier point de connexion quotidien avec les clients, est un véritable privilège. Nous y tenons beaucoup ».