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Nobel de littérature : Pen America regrette le choix de Peter Handke

Nobel de littérature : Pen America regrette le choix de Peter Handke

La branche américaine de l’association de défense des droits des écrivains rappelle que l’auteur autrichien, décoré du prix Nobel de littérature 2019, a soutenu publiquement Slobodan Milosevic.

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Par Nicolas Turcev
Créé le 11.10.2019 à 15h00

Pen America exprime son "grand regret" et se dit "abasourdie" par la décision de l’Académie suédoise de remettre le prix Nobel de littérature 2019 à l’Autrichien Peter Handke, dans un communiqué daté du 10 octobre. L’association de défense des écrivains rappelle que l’auteur de l’ouvrage pro-Serbe controversé Un voyage hivernal vers le Danube, la Save, la Morava et la Drina (Gallimard, 1996), a manifesté par le passé son soutien à Slobodan Milosevic.
 
"Pen America ne commente pas habituellement les décisions des autres institutions littéraires, explique l'association. Cependant, cette annonce doit être une exception. Nous sommes abasourdis par le choix de distinguer un écrivain qui s’est exprimé en public pour saper des vérités historiques et offrir son soutien aux auteurs d’un génocide, tels que l’ancien président serbe Slobodan Milosevic et le dirigeant serbo-bosniaque Radovan Karadzic [surnommé le "boucher des Balkans", considéré comme responsable du massacre de Srebrenica]. »

"La communauté littéraire mérite mieux que ça"
 
En accord avec ses principes de vérité et d’humanité, Pen America dit "rejeter la glorification d’un écrivain qui a constamment remis en question des crimes de guerre minitieusement documentés". Puis de conclure : "Au moment où les nationalismes montent, où les régimes autocratiques reviennent et où les fausses nouvelles se répandent, la communauté littéraire mérite mieux que cela."

En 2006, Peter Handke a provoqué un tollé en se rendant aux funérailles de l'ex-président yougoslave Slobodan Milosevic, accusé de crimes contre l'humanité et génocide. Il est contraint de renoncer à un prix que doit lui décerner la ville de Düsseldorf et la Comédie-Française déprogramme l'une de ses pièces. Des intellectuels, dont sa compatriote Elfriede Jelinek, avaient alors pris sa défense.

"Père, ne leur pardonne surtout pas", lance-t-il l'an dernier lors d'une visite à Belgrade, paraphrasant la Bible pour vilipender les dirigeants occidentaux des années 1990 qu'il juge responsables de la guerre.

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