12 janvier > roman France > Violaine Bérot

Une femme roule seule dans la nuit. Elle est envahie par le passé qui l’assaille. Celui qu’elle désire fuir à tout prix. Il avait a priori le visage de la passion, mais cette relation s’est muée en poison. Tel un goutte-à-goutte, il s’est dilué dans ses veines, son corps, ses pensées. Deux figurines en bois sont les témoins de son désarroi. La rupture avec cet homme est nécessaire, mais elle semble aussi violente qu’une cure de désintoxication. "J’ai besoin de toi, absolument. Si tu savais comme elle pue, la vie sans toi."

Perdue, l’héroïne trouve un abri chez une vieille dame. Mais cet "ange" a beau lui ouvrir les bras, elle aspire à retrouver ceux de l’artiste qu’elle a quitté. Jusqu’où est-on prêt à aller par amour ? L’héroïne s’est entièrement abandonnée à un éminent sculpteur. "J’ai trop donné" : ses aspirations artistiques, sa famille, son cœur ; tout a été sacrifié pour celui qu’elle sanctifie. "C’était si simple de t’aimer, il suffisait de se taire", de s’écraser quitte à être humiliée. Deux hommes semblent cohabiter en lui, celui qui l’éblouit la nuit et celui qui la blesse de jour. Est-ce de l’amour ?

"Je rêve d’une trêve", mais le mal-être s’installe. "La vie est une farceuse…" Violaine Bérot se l’est appropriée "à bras-les-mots". Elle a grandi dans les Pyrénées, au sein d’une famille paysanne. Des études de philosophie et d’informatique lui assuraient un bon avenir, mais elle a préféré revenir à la montagne et à l’écriture. Taillée dans les plaies, sa plume économe ne nomme pas la violence du harcèlement moral amoureux. Mais elle décrit si bien sa mécanique vampirique que son roman devient profondément poétique. Kerenn Elkaïm

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