Molière redeviendra-t-il tendance? Avec près de 580 000 exemplaires vendus en France chaque année (source GFK), des adaptations à la télévision et des reprises au théâtre, Jean-Baptiste Poquelin reste populaire. Nathan a anticipé un éventuel engouement en misant sur une convergence marketing. La question, selon Fabienne Rubert, responsable 'transversale' aux relations extérieures de l'éditeur, était de savoir 'comment relayer l'image, la lecture de Molière?'

L'opération n'a rien à voir avec l'expérience d'Azur & Asmar (sous forme de licence). Il s'agit avant tout d'une stratégie de communication pour valoriser la marque Nathan. Pour toucher le grand public, un livre du film a été tiré à 10 000 exemplaires. Ce scénario illustré de photos comprend notamment tous les indices nécessaires pour repérer les citations du film issues des oeuvres de Molière. Mais l'enjeu servait essentiellement à faire connaître la collection Carrés Classiques. Après L'avare et Dom Juan, les petits formats se dotent de deux nouveaux titres, Le Bourgeois Gentilhomme et Tartuffe. Une trentaine de livres composent désormais cette collection. Si elle a été habilement conçue pour les annotations dans les marges et l'insertion de CD ou DVD, Fabienne Rubert reconnaît qu'elle n'est pas 'le format est inhabituel pour les rayons des librairies.'

La lecture très en amont du scénario a répondu au besoin de visibilité des Carrés Classiques. Nathan a lancé son opération dès novembre auprès des enseignants et documentalistes. Aidés par un dossier pédagogique (au format carré), ils ont pu assister à des avant-premières en ayant accès au site dédié http://www.carresclassiques.com/. Le web a servi d'intermédiaire entre l'éditeur et le public enseignant. Le film doit inciter à la lecture des oeuvres qui doivent faciliter la lecture du film.

Nathan a confondu un peu plus les genres en invitant le réalisateur dans les classes et l'acteur principal, Romain Duris, à une signature de livre dans une Fnac. Le film de Laurent Tirard, malgré un accueil critique mitigé, est parvenu à séduire près de 340 000 spectateurs en première semaine.

L'audiovisuel français n'en restera pas là pour remettre les classiques à la mode : en avril, une production de même ampleur sur Jean de la Fontaine envahira salles de cinéma... et rayons de librairie.