Le manque de données économiques sur la profession a été l'un des messages délivrés par les Rencontres nationales de la librairie en 2011. Réceptives, les régions tentent depuis de pallier cette lacune en multipliant les travaux qui visent à présenter un état des lieux de ce secteur sur leur territoire. Dernière-née du cru 2012, après celles produites en février par le Languedoc-Roussillon, en juin par la Basse-Normandie et en octobre par Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), l'étude réalisée par l'agence régionale du livre de la région Centre (Ciclic) a été rendue publique à la fin de décembre. Comme pour ses cousines, l'objectif est triple : "Mettre à jour les connaissances concernant le tissu économique de la vente du livre, attirer l'attention de la région sur ce secteur et proposer aux autorités de tutelles des pistes de réflexion pour le soutenir", assure son auteure, Frédérique Breuil, chargée des études à la Ciclic. Et le constat est sans appel. Depuis le dernier état des lieux, qui remonte à 2008, «le rythme des fermetures d'établissements s'est accéléré". La région Centre compte en effet aujourd'hui 297 points de vente du livre contre 310 en 2008, soit une baisse de 4,5 %. Si les grandes surfaces culturelles (GSC) parviennent à poursuivre leur implantation avec 6 créations, en revanche, la librairie indépendante, générale et spécialisée, enregistre le plus lourd effondrement avec une perte de 18 % de ses effectifs, malgré la naissance de projets d'envergure comme Passion Culture en 2011 à Orléans. Parallèlement à ce phénomène, déjà mis en lumière il y a quelques mois en Paca, l'étude pointe également, en termes d'aménagement du territoire, un «relâchement important dans le maillage des librairies indépendantes" : 40 % de la région Centre se retrouve ainsi "sans accès rapide (moins de 10 km à vol d'oiseau) à une librairie indépendante". En dehors des centres urbains, l'accès au livre se fait donc principalement par des petits points de vente, qui n'offrent pas un assortiment structuré, et par le rayon livre des supermarchés et hypermarchés. «Cette absence de proximité avec des fonds de qualité explique également l'essor des ventes en ligne", conclut le document.