Entrée comme jeune attachée de presse chez Albin Michel, Marie Dormann a vite remplacé Agnès Fruman, devenue secrétaire générale, à la gestion des droits annexes et dérivés - hors droits étrangers - pour la fiction, les documents, la jeunesse et le catalogue Magnard-Vuibert. Soit 500 titres par an. Comme dans la plupart des maisons d’édition, l’audiovisuel ne représente qu’une partie "très chronophage mais pas la plus rémunératrice" de son activité. Elle signe en moyenne 6 à 10 options audiovisuelles par an, dont 30 à 40 % se concrétisent. "Il faut savoir faire lire, choisir les bonnes histoires, en parler. Mais ensuite, il convient d’être attentif à la configuration du projet, à la taille de la société de production, au budget, si un casting et un réalisateur sont attachés ou non au projet." Un exercice auquel elle se prête avec vigilance : "Il faut multiplier les occasions de rencontres avec les producteurs en montrant la richesse, les fonds des éditeurs de manière éventuellement collégiale, ce qui ne retire rien à l’originalité de chaque projet", avec une bonne dose de diplomatie et de psychologie. "Les producteurs doivent avoir l’impression de découvrir des livres", dit-elle, citant deux prochaines adaptations, Le passager de Jean-Christophe Grangé, en six épisodes pour France 2 fin 2014, et Tokyo Fiancée, d’après Ni d’Eve ni d’Adam d’Amélie Nothomb, au cinéma en septembre.
Bien expérimentée dans un métier qui offre très peu de postes à plein-temps chez les éditeurs, elle prête volontiers main-forte à la Scelf, dont Albin Michel est membre du conseil d’administration avec 16 autres éditeurs : "Les vétérans aident parfois les novices à ne pas se faire exploiter, l’audiovisuel est un monde plein de chausse-trapes. Il faut montrer que la cession des droits audiovisuels est une préoccupation permanente, pugnace, tenace et, pour le coup, amusante." Avant d’ajouter : "Mais ce n’est qu’une toute petite partie de la vie d’un livre".
M.-C. I.