La jeune Pakistanaise Malala Yousafzaï, 16 ans, a obtenu le 10 octobre le prix Sakharov du Parlement européen, qui récompense chaque année un défenseur des droits de l’Homme et de la démocratie. L’adolescente, cible d'un attentat ciblé du Mouvement des talibans du Pakistan le 9 octobre dernier, est devenue un symbole de la lutte pour le droit à l’éducation des enfants. Elle a publié le 9 octobre son autobiographie, Moi, Malala, 15 ans, j'ai résisté aux talibans (Calmann-Lévy).
Les présidents des groupes politiques du Parlement ont choisi à l’unanimité d’honorer la jeune fille. Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a salué sa "force incroyable". "Elle a eu le courage de s’opposer à un environnement hostile dominé par les hommes, elle a eu le courage de dire ‘je veux aller à l’école, je suis une fille mais je suis un membre à part entière de cette société’", a-t-il résumé. L’exemple de Malala a "encouragé d’autres jeunes filles", a poursuivi M. Schulz, assurant que "toutes les jeunes filles qui se battent pour leurs droits trouveront le Parlement européen à leur côté". Elle a été préférée notamment à l’Américain Edward Snowden, auteur des révélations sur la surveillance électronique mondiale.
"Les ennemis de l’islam lui ont décerné ce prix"
Au Pakistan, les talibans ont affirmé que Malala n’avait "rien fait" pour mériter ce prix. "Les ennemis de l’islam lui ont décerné ce prix car elle a abandonné la religion musulmane pour se convertir à la laïcité", a déclaré à l’AFP un porte-parole des talibans pakistanais.
Malala, dont le nom est fréquemment cité pour le Nobel de la Paix décerné vendredi 11 octobre, est invitée à venir recevoir son prix Sakharov le 20 novembre à Strasbourg. Elle avait reçu en 2011 le premier prix national pour la paix, décerné par le gouvernement pakistanais, et en décembre dernier le Prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes.