En attendant la deuxième liste du Goncourt, qui sera dévoilée mardi 5 octobre, voici les romans de la rentrée littéraire qui ont été retenus par les premières listes des grands prix d'automne - Goncourt, Renaudot, Femina, Médicis, Décembre, Interallié et Académie française (retrouvez le tableau complet en document pdf téléchargeable). Bonne nouvelle, le nombre de titres cités a augmenté de 10,2% par rapport à 2020. Livres Hebdo a dénombré 59 livres écrits par 34 romanciers et 25 romancières.
Le grand favori est Mohamed Mbougar Sarr qui figure sur 6 listes dont celles du Goncourt, du Femina et du Renaudot. L'auteur de La plus secrète mémoire des hommes, paru le 19 août chez Philippe Rey, est un phénomène en France comme à l'étranger. Son livre a été préempté en langue anglaise mais aussi par E/O en Italie, Gyldendal norsk en Norvège, Gads au Dannemark et Trei/Pandora en Roumanie.Les éditeurs allemands se sont battus aux enchères pour ce texte qui est finalement parti chez Hanser pour une somme à six chiffres. Au total, des contrats ont été conclus ou vont l'être en 16 langues !
Derrière, Abel Quentin (Le voyant d'Etampes, l'Observatoire), Maria Pourchet (Feu, Fayard) et Christophe Donner (La France goy, Grasset) sont mentionnés sur quatre listes chacun. Les Femina, qui ont annoncé le 29 septembre leur deuxième liste, réitèrent leur soutien aux deux chouchous Abel Quentin et Mohamed Mbougar Sarr mais poussent encore Clara Dupont-Monod - également présente sur les listes du Goncourt et de l'Interallié, ou Ananda Devi, retenue aussi par le Décembre.
Coup de boost pour les éditeurs indépendants
Photo MBD / LH
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Les indépendants, peu présents l’année dernière, font leur grand retour dans les prix avec les éditions Philippe Rey. Déjà sélectionnée par quatre prix littéraires mais pas encore distinguée, Maud Ventura (Mon Mari, L’iconoclaste) revient sur le devant de la scène avec deux mentions, une dans le Médicis, l’autre dans le Décembre. La maison parisienne s’inscrit également dans cette cuvée 2021 avec le journaliste Mathieu Palain et son roman Ne t’arrête pas de courir, cité par le Renaudot et L’Interallié. Verdier, qui s’était déjà distingué en 2020 dans les sélections du Goncourt, du prix décembre et du Médicis avec Thésée sa vie nouvelle de Camille de Toledo replace sa rentrée mais de façon plus discrète avec Mahmoud ou la montée des eaux. Écrit par Antoine Wauters, le roman est présent dans la liste du Médicis et du Décembre.
Avec presque un tiers d'éditeurs indépendants sélectionnés, le Médicis est le prix d’automne qui leur fait la part la plus belle. On y remarque notamment Après l’avalanche d’Arrigo Lessana chez Exils.
En phase avec les libraires
Cette année, les jurys semblent également en phase avec les libraires. Plus de la moitié des livres sélectionnés dans le 17e palmarès des libraires sont présents dans au moins un prix d’automne. Parmi les dix premiers titres, seul, l’ouvrage de Cécile Coulon classé second (Seule en sa demeure, L’iconoclaste) ne figure sur aucune liste de prix. Le premier, Enfant de salaud de Sorj Chalandon, est uniquement présent dans la sélection du Goncourt.
Par groupe éditoriaux, Madrigall l'emporte avec 28 citations (dont 12 pour Gallimard) devant Hachette avec 25 citations (dont 13 pour Grasset). Média Participtions suit avec 8 citations devant Albin Michel, Editis et Humensis (5 citations chacun). Par maison, derrière Grasset et Gallimard, on retrouve Stock (6), Philippe Rey (6 également, avec un seul roman), Flammarion (5), Fayard, L'iconoclaste et L'observatoire (4 chacun).
Interpellé en Algérie le 16 novembre dernier à son retour de France, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal n’a plus donné de nouvelles depuis cette date. Ses éditeurs Gallimard et Cerf font part de leur vive inquiétude. Dans un communiqué, Gallimard appelle à sa « libération immédiate ».
Le Congrès annuel de l’Association des maires de France, qui s’est tenu à Paris du 19 au 21 novembre, a mis le doigt sur les difficultés économiques des communes. L’occasion de formuler des pistes de financement auxquels les médiathèques et librairies sont éligibles.
Alors que l’intelligence artificielle s’immisce de plus en plus dans la chaîne du livre, des éditeurs ont décidé d’accepter que l’intelligence artificielle puise dans le contenu de certaines œuvres, en échange d’une rétribution financière. Une démarche qui ne convainc pas tout le monde.
Par
Élodie Carreira
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