La chaleur est palpable durant l’été 1963 à Florence, où se déroule Le commissaire Bordelli de Marco Vichi, un romancier italien salué par Andrea Camilleri et Dan Fante. Ce premier opus inaugure une série qui a rencontré un large succès dans la péninsule. On y fait connaissance avec un policier peu banal.
Le supérieur du commissaire Bordellire reproche à celui-ci d’avoir une conception de la justice bien à lui. Voici en effet quelqu’un qui déteste les coups de filet qui lui rappellent les rafles et la guerre pendant laquelle il a combattu contre les nazis. Pour ne rien arranger, Bordelli avoue que "les assassins sont souvent sympathiques". Monsieur a 53 ans. Il vit seul, attend la femme idéale, parle aux chats dans la rue, roule en Coccinelle.
Il lui arrive de se livrer à de longs monologues intérieurs, surtout le soir au lit. Enquêteur ne ménageant jamais ses efforts, il aime découvrir "ce que les choses dissimulent, surtout quand elles paraissent normales à première vue". Ce qu’il va avoir l’occasion de mettre en pratique. Mme Rebecca Pedretti-Strassen habitait dans la villa Piazzola, perchée sur les collines, avec aux murs de magnifiques tableaux. La vieille dame riche a été retrouvée sans vie à son domicile. Une mort violente, sans doute due à une crise d’asthme qui a provoqué un arrêt cardiaque. Tout est trop parfait pour être vrai. Pour ne pas mettre la puce à l’oreille du commissaire Bordelli qui penche plutôt pour un assassinat et se met aussi sec sur la piste du ou des coupables. On ne le quitte pas d’une semelle à mesure qu’il s’interroge sur le dossier et sur un pays "ivre de rêves qui croit en la Fiat 1100". Vivement la suite ! Alexandre Fillon