Le prix Voltaire 2025 a été décerné par l’Union internationale des éditeurs (UIE) aux éditeurs biélorusses en exil Nadia Kandrusevich (Koska) et Dmitri Strotsev (Hochroth Minsk) lors d'une cérémonie organisée le 2 juin à Lillehammer en Norvège.

Actuellement exilés en Pologne et en Allemagne, ils sont récompensés pour « leur engagement à publier malgré les menaces et le harcèlement qu’ils subissent, qui les a d’ailleurs contraints à fuir la Biélorussie. »

Les candidats au prix Voltaire sont des éditeurs, individus ou groupes, qui ont publié des œuvres controversées malgré la pression et la menace d’une autorité supérieure. Ici, la Biélorussie procède à une campagne de censure envers les éditeurs qui promeuvent l’identité, la langue et l’histoire biélorusses.

« Chaque année, nous recevons des noms d’éditeurs menacés malheureusement dans chaque région du monde. La liberté de publication est partout remise en question. Cette année, nous avons reçu un nombre inquiétant de nominations », se soucie Kristenn Einarsson, président du comité Liberté de publier de l’UIE.

Construire des ponts

L’éditrice jeunesse Nadia Kandrusevich a remercié à distance le jury : « Cette reconnaissance confirme non seulement l'importance de publier et de traduire des livres pour enfants, mais aussi la croyance dans le pouvoir tranquille qu’ont les mots de façonner les esprits, d'ouvrir les cœurs et de construire des ponts entre les langues, les cultures et les générations. »

Dmitri Strotsev a salué le soutien de l’UIE pour leur résistance face à la censure : « Aujourd'hui, une trentaine de maisons d'édition biélorusses ont réapparu ou repris leur travail en exil, et nous sommes tous étroitement liés. Nous formons une communauté de l'édition. »

Les deux lauréats succèdent au Palestinien Samir Mansour et à l'Ukrainienne Victoria Amelina, récompensés en 2024.