"Je marche
de jour comme de nuit
dans Paris
depuis si longtemps déjà
que je me demande
qui habite l’autre
toujours ému de savoir
qu’un poète nommé Villon
l’a fait avant moi
qu’un libérateur comme Bolivar
y a séjourné en dandy
que mon jeune voisin Jean de la rue Masson
a fêté son vingtième anniversaire jusqu’à l’aube"
Ainsi commence son ode à la Ville Lumière, et le finit comme ça : "Me voilà dans cette baignoire à lire, cette fois, Paris est une fête d’Hemingway tout en me disant qu’elle le sera toujours quoi qu’il arrive."
Ils sont nombreux les écrivains qui ont décidé d'écrire, dans l'urgence, un texte pour clamer leur amour à Paris et leur état d'esprit suite au carnage qui a causé le décès de 129 personnes.
De Richard Ford à Pénélope Bagieu
Le Monde daté du 20 novembre a ainsi invité Richard Ford, qui livre une tribune intitulée "Ecrire sans trembler". "Aujourd'hui, j'ai découvert dans le New York Times l'interrogation toute simple d'un Parisien témoin du carnage du 13 novembre à qui un journaliste demandait ce qu'il pensait des événements. " Pourquoi nous ?, disait ce malheureux. Pourquoi nous, encore une fois ?" s'interroge-t-il en préambule. "Comme je l'ai dit, un drame tel que celui qui vient de mettre Paris à si terrible épreuve implique des conséquences complexes. Il change le sens des mots. Il n'y a pas grand-chose à y faire, sinon essayer de ne pas se laisser prendre de court par l'histoire" conclut-il.
Dans ce cahier spécial, Bertrand Leclair, Olivier Rolin, Laurent Mauvignier, Scholastique Mukasonga, Jean Hatzfeld, Chrstine Angot, Agnès Desarthe, Jérôme Ferrari, Alice Zeniter, Joyce Carol Oates, Charif Majdalani, entre autres, font leur récit autour de cette soirée meurtrière et de ses conséquences. Pénélope Bagieu, Christophe Blain et Mathieu Sapin le font en dessin. Ian McEwan crie "Tous Parisiens!".
Les Inrocks, mercredi 18 novembre, avait également publié trois textes de Robert McLiam Wilson, Yannick Haenel et Christophe Honoré.
L'exception Houellebecq
Seule note discordante, en provenance d'Italie, celle de Michel Houellebecq dans une tribune parue dans Il Corriere della Sera, "J'accuse Hollande et je défends les Français". "