Toute sa vie durant, Léonard de Vinci (1452-1519) griffonne, note, étudie, dissèque, analyse, calcule. Ces Carnets contiennent les réflexions de l'artiste sur des sujets philosophiques ou techniques. Archétype du génie universel, l'autodidacte dresse des projets d'architecture, d'armes ou encore de machines volantes imitant le vol des oiseaux.
Une œuvre incomplète
Au total, les manuscrits et carnets de Léonard de Vinci représentent des milliers de pages de notes, d'esquisses et de croquis, de réflexions et de traités. Douze Carnets sont conservés à l'Institut de France à Paris mais de nombreux feuillets de l'artiste sont éparpillés de par le monde, notamment à Londres et Milan. Ils révèlent l'immensité des connaissances, des préoccupations et des interrogations scientifiques de l'homme de la Renaissance.
Il était impossible pour l'éditeur de reproduire toute l’œuvre du toscan dans un seul volume. "Seul un travail d'équipe difficile, réunissant de multiples spécialistes, pourra un jour prochain proposer (...) une traduction en français de la totalité des manuscrits léonardiens", écrit Pascal Brioist dans sa préface de l'ouvrage. L’épais volume contient cependant certains des manuscrits de l’artiste, ainsi que ses dessins les plus connus comme le char d'assaut, des modèles de machines volantes, des planches anatomiques, botaniques ou cartographiques.
Paul Valéry dithyrambique
Le premier à avoir édité ces Carnets a été le Britannique Edward MacCurdy en 1938. C'est son œuvre qui fut traduite en 1942 par Louise Servicen et que les lecteurs d'aujourd'hui vont redécouvrir. Quarto publie également la préface rédigée en 1942 par Paul Valéry à l'occasion de la première publication en français des Carnets. L'écrivain est dithyrambique.
"II y eut une fois quelqu'un qui pouvait regarder le même spectacle ou le même objet, tantôt comme l'eût regardé un peintre, et tantôt en naturaliste ; tantôt comme un physicien, et d'autres fois comme un poète ; et aucun de ces regards n'était superficiel", écrit l'auteur du Cimetière marin.