Alors que l’ensemble des librairies ont pu rouvrir leurs portes en novembre 2020, les maisons de beaux livres ont dû patienter plusieurs mois supplémentaires avant de pouvoir profiter de la réouverture des lieux culturels. 57% des éditeurs interrogés estiment que la fermeture des musées et des lieux d’exposition, jusqu’en juin dernier, est donc la principale raison de la baisse de leurs ventes. Surtout dans un contexte où "les vitrines, les tables — suscitées par les "grandes" expositions — et la prescription des libraires contribuent fortement à la valorisation des ouvrages d’art et les beaux-livres", note le communiqué. Et si 70% des éditeurs a constaté un essor de ses ventes en ligne, celles-ci n’ont pas été suffisantes pour compenser les pertes.
"Nous mettons tous nos espoirs dans la fin d’année"
L’intégralité des éditeurs sondés ont dû décaler au moins une publication sur l’année 2021. En moyenne, ils ont reporté huit titres. Ils sont 36% à avoir décalé entre 10 et 25 livres. 36% des éditeurs ont également indiqué avoir annulé entre une et cinq publications. Et les conséquences de la crise sanitaire se ressentent toujours sur les catalogues : 57% des maisons ont déjà prévu de reporter pour l’année prochaine des titres annoncés en 2021 et 29% ont annulé certains projets de livre pour cette année.
Plus de la moitié des éditeurs interrogés (57%) affirment que la reprise n’était pas encore amorcée à la fin du premier semestre. "Cette période de latence commence à devenir très longue, trop longue", regrette auprès de Livres Hebdo Pascale Le Thorel, présidente du groupe Art & beaux livres du SNE. "Les chiffres de fréquentation des musées, des fondations d’art contemporain et de tous les lieux accueillant l’art à Paris et en région accusent une baisse entre 30 et 50 % depuis leur réouverture en juin. Cet été compris", souligne-t-elle.
Pour autant, Pascale Le Thorel se veut rassurante : "Ces chiffres ne signifient pas qu’il existe une désaffection pour l’art et le beau livre. Les Français avaient besoin de sortir après avoir été si longtemps enfermés. A l’approche de l’automne-hiver, il est probable que la fréquentation revienne à un taux normal. Nous mettons tous nos espoirs dans la fin d’année."