26 octobre > Histoire Angleterre > Simon Sebag Montefiore

Les Borgia et les Tudors peuvent aller se rhabiller ! A côté des Romanov, ils font figure de Grimaldi. Les seuls à pouvoir rivaliser avec eux en grandeur, folie et cruauté, ce sont les Césars. C’est bien ce qu’on ressent à la lecture du pavé de Simon Sebag Montefiore. Au passage, l’historien britannique nous fait comprendre la permanence du pouvoir autocratique russe jusqu’à Poutine, avec son lot de coteries opaques, de corruption, de prébendes et d’enrichissements personnels.

De Michel Ier à Nicolas II, Montefiore tient ses lecteurs en haleine. Il faut dire qu’en un peu plus de trois siècles ces vingt souverains baignant dans la vodka, la mystique ou les extravagances sexuelles - quelquefois les trois ensemble - ont fourni la matière à des centaines de romans vrais et encore plus à des récits fantasmés. L’auteur de Jérusalem (Calmann-Lévy, 2012) a du métier. Il connaît de plus parfaitement ce monde russe pour avoir travaillé sur La Grande Catherine et Potemkine (Calmann-Lévy, 2013) et sur Le jeune Staline (Calmann-Lévy, 2008).

Il n’avait donc qu’à laisser se dérouler cette histoire familiale qu’il prend soin de replacer dans son contexte, sinon on ne comprend pas Pierre le Grand qui torture à mort son fils Alexis, les lettres érotiques d’Alexandre II ou les amours de Catherine II.

A leur corps défendant, Montefiore explique que régner sur un tel territoire relève de la gageure. Il faut être génial ou fou pour s’y lancer. Et comme le génie fut rare dans la dynastie… Non, vraiment, le métier d’autocrate russe n’est pas sans risque. Il y en a même un - Alexandre II - qui fut déchiqueté par une bombe. De la dynamite on vous dit ! L. L.

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