La Princesse mesure un mètre soixante-seize et pèse cent trente kilos. Elle porte des robes à frous-frous, mange des crèmes glacées. Quand elle n’est pas à Laguna Beach, à Malaga ou à Londres, elle se pose dans son imposant "Palais" parisien. Le héros du premier roman de Bruno Deniel-Laurent fait partie de son nombreux personnel. Le Serbe Dusan travaille avec deux agents de sécurité, a en charge l’ouverture et la fermeture de la "Porte". Autour de lui, c’est une vraie fourmilière. Il y a Abou Ahmed, l’intendant soudanais. Amzal, le chauffeur qui se fait appeler Miguel. Des gouvernantes bosniaques ou philippines. Des dames de compagnie syriennes ou jordaniennes. Deux secrétaires particuliers californiens. Sans oublier Arnold, secrétaire manager, un Belge "avec un peu de sang martiniquais qui se la joue facho".
Dusan est payé cent trente euros la vacation, il doit rester en faction douze heures par jour, sept jours sur sept. Son job demande de savoir biaiser, de maîtriser les masques. Le mot d’ordre est simple : "La Princesse ne doit jamais attendre, la Princesse doit toujours passer devant, passer avant." La situation est plus compliquée encore quand débarque le Prince. Lui navigue entre les Etats-Unis, Monaco, Marrakech et Djakarta. Cet homme très gros qui sourit en permanence est issu d’une haute lignée aristocratique de l’émirat d’Oukbahr. "Rentier jouisseur", il aime "l’alcool, les jeux de hasard et les coïts tarifés". Ce qui va amener Dusan à faire la connaissance d’une prostituée du nom de Khadija… Déjà auteur d’un Eloge des phénomènes chez Max Milo, Bruno Deniel-Laurent mélange savamment suspense et plongée dans un monde aussi fascinant que terrifiant. Al. F.