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L’édition mondiale : le classement Livres Hebdo 2014

Pudong et ses gratte-ciel, Shanghai. - Photo Fabrice Piault/LH

L’édition mondiale : le classement Livres Hebdo 2014

La contraction de l’activité, la relance des concentrations et bien sûr la poursuite de l’essor du numérique se reflètent dans le 8e Classement Livres Hebdo de l’édition mondiale, qui répertorie 81 sociétés, dont 9 françaises, relevant de 55 groupes éditoriaux de 16 pays.

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Par Fabrice Piault
Créé le 27.06.2014 à 03h06 ,
Mis à jour le 27.06.2014 à 10h51

Dures années dix ! Etabli sur la base des données de 2013 par Rüdiger Wischenbart Content and Consulting (voir la méthodologie ci-dessous), le 8e Classement Livres Hebdo de l’édition mondiale reflète une nouvelle phase des soubresauts qui depuis l’explosion du numérique secouent les piliers de l’édition de New York à Londres, Francfort, Paris et Madrid, ou encore Pékin et São Paulo. 2013 se révèle d’abord comme une année de resserrement de l’activité. Les 50 principaux groupes mondiaux totalisent 52,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, contre 54,8 l’année précédente. Une grande part des 81 sociétés répertoriées, dont 9 françaises, correspondant à 55 grands groupes réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 150 millions d’euros, affichent un resserrement de leur volume d’activité, même si cela ne les a souvent pas empêchés de maintenir, voire d’améliorer, leur résultat. Le palmarès 2014, repris en partenariat par nos confrères Buchreport (Allemagne), Publishers Weekly (Etats-Unis), The Bookseller (Royaume-Uni) et PublishNews Brazil (Brésil), fait ressortir que les baisses d’activité touchent particulièrement les géants du top 10, ainsi que les groupes de plus petite dimension, alors que ceux de la tranche intermédiaire, avec un chiffre d’affaires compris entre 750 millions d’euros et 1,3 milliard d’euros, progressent plutôt.

 

Relance des concentrations

 

Effective depuis le 1er juillet 2013, la fusion de Penguin et de Random House traduit à la fois une relance des concentrations et un regain d’énergie dans le secteur du "trade", l’édition généraliste, la plus affectée depuis la fin des années 2000 par l’essor rapide du livre numérique dans le monde anglophone et son émergence dans les autres zones linguistiques, qui remet en cause ses modèles économiques traditionnels. Dans la foulée de sa fusion sous le contrôle du géant allemand des médias Bertelsmann, Penguin Random House a repris à l’italien Mondadori sa part dans leur société mixte en Espagne, et a surtout acquis le numéro deux de l’édition espagnole, Santillana, qui lui donne les moyens d’un vaste déploiement en Amérique latine. Le français Hachette Livre, limité dans ses ambitions par la réticence de son actionnaire, Lagardère, à procéder à des investissements lourds dans un secteur qui lui apporte pourtant l’essentiel de ses résultats, a tout de même pu, aux Etats-Unis, acquérir Hyperion en 2013 et annoncer, le 24 juin 2014, le rachat du dynamique groupe indépendant Perseus (hors distribution rétrocédée au grossiste Ingram, voir p. 20 et 53). Le groupe américain HarperCollins est lui aussi reparti à l’offensive en annonçant, en mai 2014, le rachat du très international groupe canadien Harlequin. Le numéro deux allemand (et désormais 7e mondial), Holtzbrinck, affiche une belle résistance et a repris les parts de Weltbild dans la société mixte Droemer Knaur.

 

Bonne tenue de l’éducation

 

2013 a aussi vu la poursuite de l’effervescence constatée un an plus tôt autour de l’édition d’éducation, sur lequel le numéro un mondial de l’édition, Pearson, s’est recentré après la cession de la majorité de Penguin à Random House. Certes, Cengage reste handicapé par son passif, qui souligne les dégâts provoqués ces dernières années par les successions de rachats à crédit de groupes d’édition d’éducation ou d’édition technique et professionnelle par des fonds d’investissement, exigeant des rendements élevés au détriment du développement des entreprises à long terme. Mais McGraw-Hill, restructuré par le fonds Apollo qui l’a acheté en mars 2013, repart à l’offensive, particulièrement dans les pays émergents dont l’Inde, où il a étendu à 100 % sa participation dans la filiale Tata McGraw-Hill. Houghton Mifflin se relance aussi dans le scolaire. Oxford University Press et Cambridge University Press continuent d’enregistrer des progressions impressionnantes dans les pays en développement. China Education bénéficie de sa restructuration intervenue au tout début de la décennie. Et plusieurs autres groupes de dimensions plus modestes affichent également de bonnes performances.

 

L’édition professionnelle sous tension

 

A contrario l’édition professionnelle, déjà fragilisée il y a un an après une décennie de stratégies spéculatives des fonds d’investissement, traverse toujours une phase délicate. Reed Elsevier, leader dans ce domaine, parvient encore à améliorer sa marge de 4 % avec un chiffre d’affaires en baisse de 1 %. Mais Thomson Reuters comme Wolters Kluwer reculent en CA comme en marge. La branche professionnelle de Wiley et Springer est de même en retrait. Seule une partie de l’édition juridique semble s’en sortir mieux chez Informa, Haufe-Lexware et le français Lefebvre-Sarrut qui, en rachetant l’an dernier l’important groupe d’édition juridique fiscale et de gestion néerlandais SDU, a fait bondir son chiffre d’affaires de 21,5 %.

Le classement en détail

1. Pearson : Depuis qu’il a achevé de céder, en juillet 2013, 53 % de sa branche "trade" (édition généraliste), Penguin, à Random House (Bertelsmann), rebaptisé Penguin Random House (n° 5), le groupe britannique, qui demeure le numéro un mondial de l’édition, s’est recentré sur son activité dans l’édition d’éducation. Organisé en trois pôles, scolaire, universitaire et professionnel, Pearson, fondé en 1844, compte 40 000 salariés dans 80 pays, dont la France avec Pearson Education France. 60 % de l’activité (70 % des profits) est réalisée aux Etats-Unis, 21 % (15 % des profits) en Europe, 12 % (5 % des profits) sur les marchés émergents d’Asie (Chine, Inde…) et 7 % (10 % des profits) dans le reste du monde : Afrique, Amérique latine, Moyen-Orient. Pearson détient par ailleurs le quotidien financier britannique Financial Times, dont l’activité n’est pas consolidée ici.

2. Reed Elsevier : Reed Elsevier, qui s’appuie sur les branches mondiales Elsevier (sciences et médecine) et Lexis Nexis (droit), présentes plus bas dans le classement, affiche pour 2013 un tassement de son chiffre d’affaires de 1 %, mais une progression de 4 % de sa marge opérationnelle. Le groupe d’édition professionnelle basé à Londres et à Amsterdam a réduit l’an dernier le nombre de ses salariés de 29 500 en 2012 à 28 000, répartis dans 200 implantations dans le monde, dont une bonne moitié aux Etats-Unis. Reed Elsevier réalise 51 % de son chiffre d’affaires en Amérique du Nord, 28 % en Europe, et 21 % dans le reste du monde. La part du numérique dans son activité atteint 66 %, soit deux points de plus qu’en 2012. En France, Reed Elsevier s’inscrit au 8e rang via LexisNexis France et Elsevier-Masson. Sur le plan mondial, l’activité de la division LexisNexis Risk Solutions (assurances) n’est pas prise en compte ici, de même que Reed Exhibitions, qui organise entre autres choses la London Book Fair, BookExpo America, BookExpo Canada, la Foire du livre de Tokyo, le Salon du livre de Paris et la China Shanghai International Children’s Book Fair.

3. Thomson Reuters : La division professionnelle du groupe canadien Thomson Reuters (droit, finance, comptabilité, fiscalité, recherche scientifique et santé) enregistre pour 2013 un tassement de son activité et un recul de sa marge opérationnelle. Contrôlé à 53 % par la famille canadienne Thomson via The Woodbridge Company Ltd., basé à New York et coté à New York et à Toronto, le groupe a consacré l’an dernier environ 1 milliard d’euros à des acquisitions, dont celle de Practical Law Company en février 2013. Cependant, sa marge opérationnelle est en baisse. Il réalise avec ses services numériques 91 % de son chiffre d’affaires. Présent dans 93 pays, le groupe qui compte quelque 23 000 salariés a réalisé en 2013 60 % de son activité en Amérique, 29 % en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, et 11 % en Asie. La division "marchés" (information financière et des médias) de Thomson Reuters ne relève pas du périmètre de ce classement.

4. Wolters Kluwer : En dépit d’une croissance de 4 % de son activité numérique, qui représente 61 % de son chiffre d’affaires total, contre 23 % pour l’imprimé et 16 % pour les services, Wolters Kluwer a achevé 2013 sur un chiffre d’affaires et des profits en baisse. Les quatre grandes divisions internationales (toutes inscrites au classement) du groupe d’édition professionnelle fondé en 1836 et basé à Amsterdam, où il est coté à Euronext, affichent toutefois des résultats contrastés. L’activité marque le pas dans les branches Legal, Tax & Regulatory Europe (droit, finance-fiscalité, ressources humaines, administration publique, santé, environnement, transport), Tax, Accounting & Legal (fiscalité, facturation, droit) et Corporate & Financial Services (services aux entreprises). En revanche, Wolters Kluwer Health (santé) affiche une bonne croissance. Avec 18 329 salariés, Wolters Kluwer revendique des clients dans plus de 150 pays. Le groupe néerlandais réalise 54 % de son chiffre d’affaires en Amérique du Nord, 39 % en Europe, 6 % en Asie-Pacifique, et 1 % dans le reste du monde. Wolters Kluwer Education est par ailleurs le principal éditeur scolaire dans sept pays européens : Pays-Bas, Suède, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Autriche et Hongrie. En France, Wolters Kluwer est fortement implanté dans le droit (Lamy, Dalian), mais il a revendu en 2013 ses activités d’édition médicale et paramédicale (Lamarre, Doin, Pradel, Arnette, etc.).

5. Penguin Random House : Né le 1er juillet 2013 de la fusion de Penguin et de Random House, le numéro un mondial de l’édition généraliste ("trade") est détenu à 53 % par le géant allemand des médias Bertelsmann, propriété de la famille Mohn via une fondation, et à 47 % par le britannique Pearson (n° 1), sauf Random House Allemagne, premier éditeur allemand, qui reste propriété à 100 % de Bertelsmann. Le groupe d’édition basé à New York est implanté dans 23 pays sur les cinq continents avec quelque 12 000 salariés et près de 250 marques éditoriales, qui produisent chaque année plus de 15 000 nouveaux titres, vendus à plus de 700 millions d’exemplaires. Penguin Random House est numéro un dans son domaine aux Etats-Unis (avec Penguin, Viking, Putnam, Berkley, Dutton, Bantam, Dell, Knopf, Pantheon, Doubleday, Crown, etc.) et puissant au Royaume-Uni comme en Espagne, où il a successivement racheté en 2013 à l’italien Mondadori sa participation dans la filiale Random House Mondadori, et en 2014 au groupe de presse espagnol Prisa le groupe d’édition Santillana (n° 24), se donnant les moyens d’un important développement en Amérique latine. Le rapprochement de Penguin et de Random House a aussi renforcé les positions du groupe fusionné sur les marchés émergents chinois, indien et sud-africain. Penguin Random House a en revanche annoncé en décembre 2013 la cession de sa filiale tchèque Euromedia. Le numérique - plus de 77 000 titres en allemand, anglais et espagnol au catalogue - représente plus de 10 % de l’activité du groupe en 2013.

6. Hachette Livre : Principal éditeur français, et l’un des leaders sur les marchés du livre anglophone et hispanophone, la branche édition du groupe Lagardère a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires à - 0,5 % en données brutes et + 1,9 % à données comparables, et amélioré légèrement sa marge opérationnelle, à 10,8 %. Le groupe basé à Paris emploie 6 935 salariés dans l’édition généraliste (où il est le numéro deux mondial) et l’éducation (16 % du chiffre d’affaires). Il a publié l’an dernier près de 16 500 titres sous 155 marques différentes dans le monde, et génère 10 % de son chiffre d’affaires avec le numérique (49 000 titres au catalogue), contre 8 % en 2012. Hachette Livre a réalisé en 2013 37 % de son activité en France (Fayard, Grasset, Stock, Lattès, Calmann-Lévy, Larousse, Dunod, Hatier, etc.) et dans les pays francophones ; 23 % en Amérique du Nord (Hachette Book Group USA : Grand Central ; Little, Brown ; Hyperion, racheté en 2013, etc.), où il a annoncé le 24 juin 2014 le rachat, hors distribution, du groupe Perseus (n° 38) ; 21 % au Royaume-Uni (Hachette UK : Hodder Headline, Octopus, Orion, Cassell ou encore Quercus, racheté en 2014), en Australie et en Nouvelle-Zélande ; 8 % en Espagne (Hachette España : Anaya, Salvat, Bruño) et en Amérique latine (Patria Cultural au Mexique, Aique en Argentine) ; et 11 % avec sa division fascicules internationale, qui constitue un vecteur de croissance important pour le groupe. Implanté en Inde via Hachette UK, Hachette Livre se développe dans le monde arabe via la société commune Hachette-Antoine créée avec le groupe libanais Librairie Antoine. Il a constitué en Chine avec le groupe Phoenix la société commune Hachette-Phoenix et détient 25 % du groupe russe Atticus.

7. Holtzbrinck : La branche livre du groupe familial de presse et d’édition allemand Holtzbrinck, basé à Stuttgart, affiche une bonne résistance en 2013 où elle s’est consolidée dans la littérature générale en Allemagne en reprenant à Weltbild ses parts dans la maison de poches Droemer Knaur, au sein de laquelle les deux groupes étaient associés à 50-50. Le secteur d’édition généraliste de Holtzbrinck regroupe en Allemagne, où il est numéro deux derrière Random House/Bertelsmann, Fischer, Rowohlt, Kiepenheuer & Witsch et Droemer Knaur ; aux Etats-Unis, où il figure parmi les cinq grands, le groupe Macmillan avec St Martin’s Press, Henry Holt, Farrar Straus & Giroux, Picador ; et au Royaume-Uni et en Australie, Pan Macmillan. La branche éducative et scientifique comprend Scientific American, Nature Publishing Group, Palgrave Macmillan, Macmillan Education ainsi que Digital Science, Digital Education et Macmillan New Ventures. Au total, le groupe qui se développe sur papier comme en numérique est présent dans 138 pays, générant 35 % de son activité aux Etats-Unis, 25 % en Allemagne, 7 % au Royaume-Uni, 13 % dans le reste de l’Europe et 19 % dans le reste du monde.

8. Planeta : Le numéro un de l’édition espagnole, par ailleurs présent dans d’autres secteurs des médias, continue de voir son chiffre d’affaires affecté par les difficultés économiques en Espagne, et reculer pour la troisième année consécutive. Pour réduire ses coûts, il a d’ailleurs quitté, à Barcelone, son siège prestigieux de Paseo de Recoletos pour un immeuble de la Calle Josefa Valcarcel où il côtoie le quotidien La Razon, qui fait aussi partie du groupe. Principal exportateur de livres en Amérique latine, Planeta, fondé en 1949 et toujours propriété de la famille Lara, est implanté dans 25 pays, à commencer par la France où il détient le numéro deux, Editis (n° 27). Le groupe d’édition généraliste et scolaire compte plus de 100 marques éditoriales. En Espagne, il est propriétaire de Planeta, Espaca Calpe, Destino, Seix Barral et Esencia (récemment regroupées dans une même division par mesure d’économie), Temas de Hoy, Minotauro, Quinteto, Infantil y Juvenil, Booket, Ariel ou encore 90 % de Tusquet ; il détient 50 % du club Circulo de lectores et la chaîne de librairies Casa del Libro. Puissant en Amérique latine (Argentine, Chili, Uruguay, Colombie, Venezuela, Equateur, Mexique), Planeta est aussi implanté sur le marché hispanophone aux Etats-Unis. Au Portugal, il contrôle la chaîne de librairies Bertrand. En France, Editis est présent dans l’édition générale, l’éducation et la référence avec quelque 30 maisons d’édition dont Laffont, First-Gründ-Plon-Perrin, Nathan (dont Le Robert et Bordas), et les pôles Place des éditeurs et Univers Poche.

9. Cengage : Placé en juillet 2013 sous la protection de la loi américaine sur les faillites ("Chapter 11"), Cengage, dont le chiffre d’affaires 2013 n’est pas disponible, a ainsi pu éliminer 4 milliards de dollars de dette, puis encore 2 milliards grâce à un échange d’actions avec ses créanciers. Mais le groupe américain, qui figure parmi les principaux fournisseurs de contenus et de services imprimés et numériques pour les marchés du scolaire et des bibliothèques, conservait encore une dette de 2 milliards de dollars, soit près d’une année de chiffre d’affaires, à la sortie du processus en avril 2014. Cengage, qui a déménagé son siège de Stamford (Connecticut) à Boston, espère conserver des implantations dans plus de 20 pays, contre 40 auparavant, et dans de nombreuses villes américaines. Aux Etats-Unis, où il réalise quelque 40 % de son activité en numérique, il est présent dans les secteurs universitaire et professionnel sous les marques Heinle, Wadsworth, Delmar, South-Western, Brooks/Cole, South-Western et Course Technology. La National Geographic Society’s School Publishing produit des ouvrages physiques et numériques, des outils pédagogiques pour l’apprentissage de l’anglais et des séries scientifiques. Gale propose des solutions d’information (600 bases de données) aux écoles, aux bibliothèques et aux entreprises. La branche internationale du groupe, qui réalisait en 2012 13,8 % de son chiffre d’affaires, est particulièrement implantée en Chine et dispose d’une base à Singapour. Elle est présente au Royaume-Uni et en Australie ; en Europe, Afrique et Moyen-Orient ; et en Amérique latine, avec une base à Mexico.

10. McGraw-Hill Education : Le fonds d’investissement Apollo Global Management, qui a acquis en mars 2013 McGraw-Hill Education auprès du groupe américain d’information financière et professionnelle The McGraw-Hill Companies (Standard & Poor’s, Business Week, etc.) via Georgia Holdings pour 1,8 milliard d’euros, a réorganisé le groupe d’édition scolaire, universitaire et professionnelle sur tous supports en deux branches : McGraw-Hill Global Education Holdings (30 % de l’activité, en grande partie à l’international) et McGraw-Hill School Education Holdings. Basé dans l’Etat de New York, McGraw-Hill emploie 6 000 personnes dans 44 pays, et publie dans plus de 60 langues. Le groupe est présent aussi bien en Amérique du Nord et du Sud qu’en Europe - particulièrement au Royaume-Uni -, en Australie et en Asie. Il est leader sur son marché en Inde, où il s’est implanté dès 1970 et où il a récemment racheté les parts du groupe Tata dans la société mixte Tata McGraw-Hill Education Private Ltd. ; et a créé en Chine une société mixte avec New Oriental. En 2013, le groupe a racheté Key Curriculum, l’éditeur de Sketchpad, logiciel leader pour l’enseignement des mathématiques.

11. Scholastic : Par contrecoup du succès spectaculaire de la trilogie Hunger games de Suzanne Collins en 2012, le chiffre d’affaires et les résultats du principal éditeur et distributeur mondial de livres pour la jeunesse et d’ouvrages parascolaires connaissent en 2013 une chute importante. Le groupe fondé en 1920 et basé à New York compte 9 600 salariés répartis en 5 branches. La branche jeunesse Scholastic Children’s Book représente 47,3 % du chiffre d’affaires aux côtés des branches Technologies éducatives et services (12,7 %) ; Media, Licensing et publicit (3,3 %) ; Outils éditoriaux pour les classes (12,2 %) ; et International (24,5 %), qui se développe dans 140 pays : Canada, Royaume-Uni, Australie, Nouvelle-Zélande, Irlande, plusieurs pays d’Asie (Inde, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Taïwan, Thaïlande) et d’Amérique latine (Mexique, Argentine, Puerto Rico), entre autres pays.

12. Wiley : Le chiffre d’affaires du groupe américain d’édition scientifique, technique, médicale et d’érudition, fondé en 1807, s’est effrité de 1 % en 2013, où il a conduit un vaste programme de restructuration et de réinvestissement pour économiser 80 millions de dollars par an. Sa branche scientifique, technique et médicale (57 % du CA), avec laquelle Wiley s’impose comme le principal éditeur des sociétés savantes, enregistre un recul des abonnements aux revues (- 1 %) et une chute des ventes de livres (- 8 %). L’activité de la branche d’édition professionnelle et générale (24 % du total), éditrice des fameux livres "pour les nuls", est en retrait du fait du recul des ventes de livres imprimés, alors que les revenus du numérique progressent de 17 %. En revanche, le secteur universitaire du groupe (17 %) affiche une belle progression de 6 % en dépit d’une baisse de 15 % des ventes papier, grâce à une forte hausse du numérique, qui assure désormais 30 % de l’activité de la branche. Au total, le groupe de 5 400 salariés, basé à Hoboken (New Jersey) et coté au New York Stock Exchange, tire un peu moins de la moitié de ses revenus du numérique. Il réalise la moitié de son chiffre d’affaires hors des Etats-Unis, dont un petit quart en Europe.

13. De Agostini : De Agostini Editore, dont le chiffre d’affaires 2012 s’est resserré par rapport à 2011, n’a pas encore livré son bilan 2013. Le groupe fait partie de De Agostini SPA, propriété des familles Drago et Boroli, par ailleurs présent dans les jeux et services, le loto, la finance, les médias et la communication, non consolidés dans notre classement. Fondé en 1901, De Agostini Editore comprend quatre unités distinctes qui publient dans 13 langues et 30 pays : De Agostini Publishing, De Agostini Libri, Editions Atlas France/Suisse (fascicules et marketing direct ; livres confiés sous licence à Glénat) et Digital De Agostini. Leader mondial de l’édition de fascicules (59,7 % de son CA), il est également présent dans l’édition de référence, les livres illustrés et les cartes géographiques, les ouvrages scolaires et professionnels.

14. China Publishing Group : Le principal groupe d’édition public chinois, avec 7 500 salariés et 10 000 nouveaux titres par an, concentre 40 grandes maisons d’édition avec 96 filiales et trois grossistes. Il détient notamment People’s Publishing House, People’s Literature Publishing House, The Commercial Press, Zhonghua, Encyclopedia of China, China Fine Arts, People’s Music Publishing, SDX, China Translation and Publishing, Orient, ainsi que le bureau central des librairies Xinhua et le CNPIEC, société publique d’import-export de livres, qui revendique 28 bureaux dans 130 pays et organise la Foire du livre de Pékin.

15. Houghton Mifflin Harcourt : Après la grave crise qu’il a traversée en 2012 du fait d’un lourd endettement, Houghton Mifflin Harcourt, fondé en 1832 et coté au Nasdaq depuis novembre 2013, a progressé l’année dernière, aussi bien dans sa branche éducation, qui fait de lui l’un des plus importants éditeurs scolaires aux Etats-Unis (90 % de l’activité), qu’en référence et littérature générale (10 %). Cette seconde branche réalise 13,2 % de son chiffre d’affaires avec le numérique, où Houghton Mifflin Harcourt affiche un catalogue de 34 000 titres. Le groupe de Boston (3 300 salariés) appartient à Education Media & Publishing Group, créé aux îles Caïmans par l’entrepreneur irlandais Bary O’Callaghan.

16. HarperCollins : En plein essor, la branche livre du groupe de communication du magnat australien Rupert Murdoch, News Corp., dont elle ne représente que 3,5 % de l’activité, a marqué le premier semestre 2014 en annonçant l’acquisition d’Harlequin (n° 42). HarperCollins figure parmi les cinq principaux groupes d’édition généralistes aux Etats-Unis, et réalise plus de 15 % de son chiffre d’affaires avec le numérique. Outre les Etats-Unis, le groupe américain est implanté au Canada, au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle-Zélande ainsi qu’en Asie. Il dispose d’une importante filiale en Inde, où il lance cette année un important secteur scolaire sous le label Collins India, et il a bâti un partenariat en Chine.

17. Springer : Le deuxième éditeur mondial de revues scientifiques, techniques et médicales a été racheté en 2013 pour 3,3 milliards d’euros, dettes incluses, par le fonds londonien BC Partners aux fonds EQT (instrument financier de la famille suédoise Wallenberg) et GIC (Government of Singapore Investment Corporation), qui conservent toutefois une participation minoritaire. Le groupe allemand, fondé en 1842 et basé à Berlin, affiche une contraction de son activité en 2013. Il produit 2 200 revues, dont 420 en open access, et 8 400 nouveautés par an avec 7 787 salariés dans 25 pays dont l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse (28 % de l’activité). Le reste de l’Europe représente 23 % des revenus, l’Amérique du Nord 24 %, la zone Asie-Pacifique 17 %, l’Amérique latine 3 % et le reste du monde 5 %. Springer, qui propose des bases de données, des services en ligne ou organise des conférences et des séminaires, réalise 75 % de son chiffre d’affaires avec le numérique. En France, sa petite filiale affichait un chiffre d’affaires de 7,2 millions d’euros en 2012.

18. Oxford University Press : Malgré les difficultés qu’il rencontre en Europe, et singulièrement en Espagne, le département édition de l’université anglaise d’Oxford, auquel il reverse 30 % de ses bénéfices, continue, comme les années précédentes, de connaître une forte croissance (+ 4,4 %), renforcée par l’acquisition, au début de 2013, de l’éditeur scolaire Neslon Thornes. Cet éditeur universitaire majeur a vu son chiffre d’affaires progresser de 12 % l’an dernier dans les pays émergents. Présent dans quelque 50 pays grâce à un essor international initié dès 1926 à travers la diffusion de méthodes d’apprentissage de l’anglais, Oxford University Press publie dans plus de 40 langues avec au total 7 500 titres par an. Le numérique atteint 19 % de son CA (56 % dans l’universitaire). Le groupe qui dispose d’une puissante filiale aux Etats-Unis est très présent au Canada, en Inde, au Pakistan, en Chine, en Malaisie, à Singapour, au Kenya, en Afrique du Sud, en Tanzanie, en Espagne et au Mexique, réalisant près de 40 % de son CA sur les marchés émergents.

19. Shueisha : Le principal éditeur de mangas au Japon (30 % du marché), fondé en 1926 par Shogakukan (n° 25) comme une branche dédiée à l’édition de loisirs, mais indépendant depuis 1949, enregistre un déclin continu de son activité depuis six ans, mais stabilise sa marge en 2013 après une chute brutale l’année précédente. L’an dernier, le groupe de Tokyo, qui fait partie comme Shogakukan et Hakusensha du grand conglomérat Hitotsubashi, a lancé sa propre librairie numérique et développé ses efforts d’implantation à l’étranger. Avec Shogakukan, Shueisha, qui compte 768 salariés, détient Viz Media, principal éditeur de mangas aux Etats-Unis, et Viz Europe, basé à Paris où il édite sous la marque Kazé.

20. Informa : En légère progression en 2013, le groupe britannique coté au London Stock Exchange, par ailleurs organisateur d’événements et de salons dont le CA n’est pas pris en compte ici, se développe dans l’édition universitaire et professionnelle, qui assure les deux tiers de son chiffre d’affaires. Informa détient Taylor & Francis (45 000 titres au catalogue, 1 000 nouveautés par an) et ses filiales Rutledge, Psychology Press, Garland… ainsi que Focal Press, Hodder Academic et Zephyr Associates, rachetées en 2012. Le numérique pèse plus des trois quarts de l’activité d’Informa, qui dispose de 150 bureaux dans 40 pays avec 6 500 salariés. 46 % du CA est réalisé en Amérique du Nord, 16 % au Royaume-Uni, 13 % dans le reste de l’Europe et 25 % dans le reste du monde.

21. China Education : En croissance de 11 % en 2013, China Education Publishing & Media Group, contrôlé par l’Etat chinois, rassemble 5 filiales avec 4 000 salariés : le groupe universitaire Higher Education Press ; le scolaire People’s Education Press ; Language & Culture Press, spécialisé dans l’apprentissage des langues ; China Educational Publication Import & Export Corporation ; et China Educational Instrument & Equipment Corp.

22. Kodansha : En dépit du déclin de son chiffre d’affaires depuis 2007, Kodansha, présent dans tous les secteurs de la littérature générale, le livre pour la jeunesse, le livre d’art et de référence, le manga et les sciences, revendique pour 2013 un doublement de ses résultats. Le groupe fondé en 1909 par la famille Noma, toujours propriétaire, et basé à Tokyo, emploie 925 salariés. A l’international, l’une des priorités du groupe japonais, Kodansha Europe vend des livres en anglais sur la culture japonaise ; Kodansha USA Publishing & Vertical s’implante aux Etats-Unis en partenariat avec l’imprimeur Dai Nippon ; et un mensuel de mangas a été lancé en 2012 en Chine en partenariat avec le groupe chinois Guangxi Publishing & Media.

23. Egmont : Le groupe de presse et de communication danois Egmont, créé en 1878 et détenu par une fondation privée, répartit depuis 2013 ses activités d’édition dans deux branches, Egmont Publishing (660 millions d’euros de chiffre d’affaires) et Egmont Books (137 millions d’euros), qui représentent au total 49,2 % de son chiffre d’affaires. Egmont Publishing développe sur tous les supports des produits pour la jeunesse en Scandinavie, dans le monde germanophone, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Europe de l’Est, en Chine et, via sa joint-venture Hardie Grant Egmont, en Australie. Elle détient notamment des licences Disney, Hasbro, Mattel, Warner, etc. Egmont Books (littérature générale, livre pour la jeunesse, BD, livre audio, parascolaire), présente dans toute l’Europe du Nord, comprend les maisons universitaires et professionnelles Høyskoleforlaget et Akribe. Au Danemark, elle contrôle Damm, Lindhardt & Ringhof (dont Audioteket et Per Kofod), Aschehoug, Alinea, Mailing Beck. Damm est aussi implanté en Suède, ainsi qu’en Norvège via la joint-venture Cappelen Damm (avec Bonnier, n° 26) et la chaîne de librairies Tanum.

24. Santillana : Penguin Random House (n° 5) a annoncé en mars 2014 la reprise du deuxième groupe d’édition espagnol, qui était détenu par Prisa, numéro un des médias en Espagne (El País, etc.), avec un fonds d’investissement latino-américain (25 %). Le groupe fondé en 1961 est implanté en Espagne (Taurus, Alfaguara, Aguilar, etc.), mais aussi dans 22 pays dont le Portugal, le Brésil (Editora Modern), le Mexique, le Venezuela, la Colombie, l’Argentine, d’autres pays d’Amérique latine et les Etats-Unis. Le chiffre d’affaires de Santillana, présent dans le scolaire (en plein essor) et la littérature générale, est resté étale en 2013 grâce à une forte progression en Amérique latine (80,5 % du CA), qui compense les reculs en Espagne.

25. Shogakukan : Si son chiffre d’affaires continue de décliner, le groupe japonais créé en 1922 affiche pour 2013, contrairement aux années précédentes, un résultat positif à la suite d’une compression sensible du personnel (737 salariés). Basé à Tokyo, Shogakukan édite des manuels scolaires et des ouvrages de pédagogie, mais aussi des ouvrages de référence, dictionnaires et encyclopédies, ainsi que du manga, dont il est un des leaders. Il publie 64 magazines et 760 nouveautés par an. Le groupe fait partie, comme Shueisha (n° 19), qu’il a créé en 1925 mais qui est indépendant depuis 1949, et Hakusensha, du grand conglomérat Hitotsubashi. Avec Shueisha, Shogakukan a fondé en 2002 Viz Media, le principal éditeur de mangas aux Etats-Unis, et en 2008 Viz Europe, basé à Paris où il édite sous la marque Kazé.

26. Bonnier : La branche livre de Bonnier, qui pèse 23,4 % du chiffre d’affaires du groupe familial suédois éponyme, présent en Suède et en Europe du Nord dans tous les secteurs des médias, traverse toujours une passe difficile, et son activité a reculé de 8,5 % en 2013. La branche structurée autour des deux divisions Books Nordic et Books International comprend des maisons d’édition et des clubs de livres dans plusieurs pays dont la Suède (Albert Bonniers, Wahlström, Semic, AdLibris), le Danemark (Carlsen), la Finlande (Tammi), la Norvège (Cappelen Damm, en partenariat avec Egmont, n° 23), l’Allemagne (Ars Editzion, Carlsen, Piper, Thienemann, Ullstein, Berlin Verlag, Aladin), la France (Piccolia), le Royaume-Uni (Templar), l’Australie et les Etats-Unis (Weldon Owen). En 2012, le principal groupe de fiction en Scandinavie détient aussi la chaîne Pocket Shop (16 librairies en Suède, 3 en Allemagne, 1 en Finlande).

27. Kadokawa : Après une forte croissance en 2012 grâce au numérique et à un développement à Taïwan, l’activité de la filiale du groupe de communication japonais Kadokawa Holdings, coté à la Bourse de Tokyo, s’est nettement contractée l’an dernier. Avec sept sociétés d’édition en littérature générale (Kadokawa Shoten), universitaire et dictionnaires (Kadokawa Gakugei Shuppan), manga et littérature jeunesse (Fujimi Shobo), Kadokawa bénéficie du succès de ses novélisations de dessins animés ("bunku", plus de 40 % du chiffre d’affaires).

28. Simon & Schuster : Le groupe américain d’édition générale, fondé en 1924 et détenu par le géant de la communication CBS, a bénéficié d’une hausse de 22 % de son activité numérique, qui représente en 2013 27 % de son chiffre d’affaires, contre 23 % l’année précédente (8 % en 2010). Simon & Schuster, qui figure parmi les cinq principaux groupes américains d’édition généraliste, publie 1 800 nouveautés par an avec quelque 1 300 salariés. Il comprend des marques comme Free Press (intégré à Simon & Schuster), Scribner (dont Touchstone), Atria (dont Howard Books), Gallery Publishing Group (dont Pocket Books). S & S dispose de filiales au Royaume-Uni, au Canada, en Australie et en Inde.

29. Klett : En baisse les années précédentes, le chiffre d’affaires et les résultats du principal éditeur scolaire et universitaire d’Allemagne, également actif en littérature générale sous le nom de Klett-Cotta, se sont stabilisés en 2013. Le groupe familial fondé en 1844 emploie 2 878 personnes et compte 61 marques d’édition et sociétés connexes sur 36 sites de 14 pays (dont la France avec une petite implantation), produisant 2 000 nouveautés par an. Parmi elles, Österreichischer Bundesverlag (Autriche) et Schweizer Schulbuchverlag (Suisse). Le scolaire assure 52,8 % du CA du groupe, la formation continue 29,2 %, l’information professionnelle 12,4 %, la littérature générale 4,3 %.

30. Woongjin ThinkBig : En forte chute en 2013, le groupe coréen spécialisé dans l’éducation et la référence, créé en 1980 et basé à Séoul, fait partie d’un grand conglomérat industriel également présent dans l’énergie et la chimie. Il comprend divers pôles : scolaire, parascolaire, formation permanente, apprentissage de l’anglais, encyclopédies et livres illustrés, collections éducatives, etc.

31. Madrigall : La holding familiale Madrigall, propriétaire du groupe Gallimard et, depuis septembre 2012, du groupe Flammarion, n’a pas communiqué son bilan pour 2013. Côté Gallimard, créé en 1911 et qui représente environ la moitié du chiffre d’affaires, le groupe français d’édition générale (littérature, sciences humaines, jeunesse, bande dessinée, pratique, art) comprend une dizaine de maisons d’édition dont Gallimard Jeunesse, Gallimard Loisirs, Folio, Denoël, Mercure de France, P.O.L, Alternatives ou Futuropolis, et une demi-douzaine de librairies. Flammarion, fondé en 1876, compte plusieurs filiales dont J’ai lu, Autrement, Casterman et Fluide glacial. Madrigall détient aussi plusieurs filiales d’édition, de diffusion et de distribution au Canada.

32. Lefebvre-Sarrut : Le principal groupe français d’édition professionnelle et universitaire, qui a racheté l’an dernier SDU, un éditeur néerlandais détenant des positions clés dans l’édition juridique, fiscale et de gestion, affiche une très forte progression de chiffre d’affaires pour 2013. Contrôlé par la famille Lefebvre via la holding Frojal (66 %), épaulée par la Banexi (16 %) et les cadres dirigeants (17 %), Lefebvre-Sarrut emploie 2 311 personnes. Il est concentré dans le droit en France avec Francis Lefebvre (fondé en 1925), les Editions législatives (1947) et Dalloz (1845), en Espagne, en Italie, en Belgique (Indiator), au Royaume-Uni (FLMemo) et désormais aux Pays-Bas (SDU), sans oublier l’Allemagne (45 % de Juris). Frojal contrôle par ailleurs Viveo, spécialisé dans l’information technique et financière.

33. Reader’s Digest : Les données 2013 du groupe américain basé à New York, qui a passé une partie de l’année sous la protection de la loi américaine sur les faillites ("Chapter 11") pour la deuxième fois en quatre ans, pour restructurer sa dette, ne sont pas disponibles. Seule prise en compte ici, l’activité d’édition de livres de loisirs via des filiales dans une trentaine de pays pèse, selon un rapport de 2012, 36,5 % de l’activité de Reader’s Digest, qui réalise par ailleurs 32,8 % de son chiffre d’affaires avec les abonnements au Reader’s Digest Magazine, 10,5 % avec la musique et la vidéo, et 9,2 % avec la publicité dans le magazine. La filiale française Sélection du Reader’s Digest a été revendue au printemps 2013 au groupe de VPC espagnol Sape.

34. Gruppo editoriale Mauri Spagnol : Après une baisse sensible en 2012, l’activité de la branche édition - seule prise en compte ici - du groupe italien de presse, d’édition et de distribution fondé en 1914 et propriété, à Milan, des familles Mauri et Spagnol via Messagerie Italiane, a connu une forte croissance en 2013. Le groupe éditorial Mauri Spagnol compte 9 maisons (Garzanti, Longanesi, Salani, Guanda, Nord, Ponte alle Grazie, Corbaccio, Vallardi et TEA), 50 % de Superpocket, et, en Espagne, Duomo Ediciones, basé à Barcelone. Le distributeur Messagerie Libri revendique un quart du marché du livre italien. Le groupe est associé à Feltrinelli et à RCS (n° 44) dans la plateforme de distribution numérique Edigita.

35. Média-Participations : Le groupe français contrôlé via la holding belge Média-Participations par la famille Montagne (60 %), notamment associée à Axa (19 %) et à Michelin (14 %), a renoué avec la croissance (+ 2,9 %) en 2013. Média-Participations compte 1 150 salariés en France, en Belgique, en Suisse et aux Etats-Unis. Leader européen de l’édition de bandes dessinées (Dargaud, Dupuis, Le Lombard, Kana, Urban Comics) et de la production de dessins animés, il se développe dans l’édition numérique et le jeu vidéo (Anuman Interactive). Il est aussi dans l’édition religieuse, la jeunesse et le livre pratique (Groupe Fleurus). La presse magazine représente 18 % de son chiffre d’affaires.

36. Mondadori : La branche livre de la Fininvest, holding de communication présidée par Marina Berlusconi, la fille de l’ancien président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, qui la détient à 53,06 %, continue de reculer, passant derrière Mauri Spagnol (n° 34). L’ex-numéro un italien a revendu à Random House (n° 5) les 50 % qu’il détenait dans le groupe espagnol Random House Mondadori. Mondadori occupe toutefois en Italie des positions fortes en littérature générale avec Edizioni Mondadori, Einaudi, Sperling & Kupfer ou Piemme, et il est présent dans le livre d’art (Mondadori Electa) et le scolaire (Edumond Le Monnier). Sa division Direct & Retail, non prise en compte dans ce classement, compte 628 librairies.

37. Cornelsen : Le groupe allemand fondé en 1946 et toujours propriété familiale, qui a annoncé d’ici à la fin de 2014 une restructuration incluant 200 suppressions de postes, affiche pour 2013 une nouvelle et brutale chute de chiffre d’affaires liée à la cession de plusieurs sociétés dont Sauerländer (jeunesse), Duden, Meyers Akademie Verlag, Oldenbourg Wissenschaftsverlag ou encore Studienkreis. Avec 2 546 salariés pour moitié en Allemagne, il se développe dans le scolaire ; la formation post-bac et le matériel pédagogique ; la formation pour adultes ; la science ; la littérature générale et la référence. Cornelsen dispose de filiales en Autriche (Veritas), en Suisse, en République tchèque et en Slovaquie (Fraus Verlagsgruppe).

38. Perseus : La cession et le démantèlement du très dynamique groupe new-yorkais créé en 1996 par le fonds d’investissement indépendant Perseus LLC ont été annoncés le 24 juin 2013. La branche édition, qui réalise 90 millions d’euros de chiffre d’affaires avec une dizaine de maisons d’édition (Avalon, Basic Books, Basic Civitas, Westview, DaCapo, Running Press, Vanguard Press, Nation Books, Seal Press, Public Affairs) va venir renforcer Hachette Book Group USA, la filiale américaine d’Hachette Livre (n° 6). Celle-ci rétrocédera au principal grossiste américain, Ingram, les 4 filiales de distribution qui font de Perseus le principal distributeur de petits et moyens éditeurs indépendants aux Etats-Unis : Perseus Distribution, Publishers Group West (dont Legato), Consortium et Constellation (numérique).

39. Cambridge University Press : Fondé en 1534 par Henri VIII, le département édition de l’université britannique de Cambridge, le plus ancien éditeur du monde, enregistre sa onzième année consécutive de croissance. Avec un catalogue de 45 000 titres et 300 revues, il réalise près de 90 % de son activité hors du Royaume-Uni, s’appuyant sur 50 bureaux sur la planète. Cambridge University Press (CUP) connaît notamment un fort développement en Afrique du Sud, au Mexique, en Chine, en Turquie, en Arabie saoudite et en Inde, où il a étendu l’an dernier de 51 % à 100 % son contrôle de la filiale CUP India.

40. Sanoma : Le principal éditeur finlandais enregistre une baisse de chiffre d’affaires liée à son retrait, en 2013, du marché scolaire hongrois. Surtout implanté dans la formation, avec 1 564 salariés, la branche édition du groupe de communication Sanoma WSOY, coté à la Bourse d’Helsinki, également présent dans l’imprimerie, Sanoma détient plusieurs marques dont Oppimateriaalit, Sanoma Pro (dont Tammi Learning) ou Sanoma Utbildning. Sanoma est aussi un acteur significatif du livre scolaire en Europe centrale et du Nord avec des filiales en Suède (Bertmark Norge, Bertmarks Förlag), en Belgique (Van In), aux Pays-Bas (Malmberg) et en Pologne (Young Digital Planet, Nowa Era).

41. Westermann : Westermann, fondé en 1838 et basé à Braunschweig, a connu une bonne croissance en 2013. Le groupe allemand est surtout implanté dans le scolaire avec Winklers, Dorner, Schoeningh, Spectra, Logo, Advesco, Schubi, Diesterweg, Schroedel ou Bildungsverlag Eins. Il appartient au discret groupe de presse et de communication Medien Union (Süddeutsche Zeitung, Stuttgarter Zeitung, Die Rheinpfalz, diverses stations de radio…), créé en 1947 et toujours détenu par un groupe de cinq familles au premier rang desquelles les Schaub (50,4 %).

42. Harlequin : La vente du leader mondial du roman sentimental par le groupe de presse et de communication canadien Torstar (The Toronto Star) au groupe américain HarperCollins (n° 16) a été annoncée en mai 2014. Créé en 1949, Harlequin, dont 24,1 % du CA relève du numérique (20,7 % en 2012, 15,5 % en 2011), continue de subir le recul de ses ventes papier et a réduit ses effectifs de 7 000 à 6 000. Le groupe est toutefois présent sur 110 marchés internationaux où il produit dans 31 langues. Il réalise environ 5 % de son chiffre d’affaires au Canada, 48 % aux Etats-Unis et 47 % ailleurs dans le monde. Hachette Livre (n° 6) est actionnaire à 50 % de sa filiale française.

43. Kyowon : Détenu à 49,5 % par son fondateur, en 1985, Chang Pyung-soon, et à 10 % par sa femme, le groupe coréen Kyowon compte, pour sa branche édition, 1 324 salariés permanents et 200 antennes commerciales dans tout le pays. Il produit une cinquantaine de collections encyclopédiques vendues en particulier par courtage, pour moitié acquises auprès d’éditeurs japonais, britanniques ou français. Kyowon couvre particulièrement les champs de l’éducation, du livre illustré, des contes et des services en ligne, notamment l’information prénatale et la petite enfance.

44. RCS Libri : Après Flammarion en 2012, la branche livre du géant de la presse et de l’édition italiennes RCS MediaGroup, coté à la Bourse de Milan, a successivement cédé en 2013 sa division fascicules Fabbri et l’éditeur d’art Skira. RCS Libri, dont le chiffre d’affaires recule encore en 2013 en raison de contre-performances dans la distribution et d’un tassement dans le scolaire où il détient les maisons Tramontana et Nuova Italia, reste implanté dans l’édition générale (Rizzoli, Bompiani, Sonzogno, Adelphi, etc.), et le droit (La Tribuna). Aux Etats-Unis, RCS Libri, qui réalise 69 % de son activité en Italie et 29 % en Espagne, détient Rizzoli International et Universe.

45. Eksmo-AST : Le principal groupe d’édition russe, né du rachat d’AST par Eksmo en 2012, revendique 40 % du marché domestique. Il publie des livres dans tous les domaines, et tire 2,1 % de ses revenus du numérique. Egalement présent dans la distribution, il dispose de neuf plateformes régionales et détient la chaîne de librairies Bukva.

46. La Martinière : Créé en 1992, le groupe contrôlé par la famille Wertheimer (Chanel, 46 %) et Hervé de La Martinière (29 %) affiche une contraction de son chiffre d’affaires en 2013. Il compte 800 salariés dans le livre illustré (art, beau livre, pratique, jeunesse), et en littérature générale avec notamment Seuil, L’Olivier et Points. Une forte part de son CA est réalisée aux Etats-Unis (Abrams, Golden Turtle et Stewart, Tabori & Chang) et en Allemagne (Knesebeck).

47. Weka : Très stable en 2013, Weka, créé en 1973 et propriété de la famille Mützel, est l’un des principaux éditeurs allemands d’information et de services professionnels. Il compte 1 152 salariés répartis en trois divisions : gestion et management, information et revues, design créatif. Le groupe, dont le chiffre d’affaires papier a reculé de 82 % à 30 % en dix ans, quand le numérique franchissait la barre des 50 %, détient une vingtaine de sociétés en Europe, et notamment en France, aux Pays-Bas, en Autriche et en Suisse.

48. Haufe-Lexware : L’un des principaux éditeurs allemands de gestion, droit et fiscalité, Haufe-Lexware, qui développe des programmes de formation dans le prolongement de sa production éditoriale, enregistre une bonne croissance, réalisant les deux tiers de son CA avec le numérique. En 2013, le groupe créé en 1934 et basé à Fribourg, a acquis l’éditeur de Stuttgart Schäffer-Poesche, spécialisé dans le droit, l’économie et la fiscalité, et ouvert un nouveau bureau à San Francisco (Silicon Valley) pour se développer aux Etats-Unis.

49. Olma : Le groupe russe domicilié à Chypre continue de se développer en s’appuyant sur ses deux branches généraliste (fiction, non-fiction, livres cadeaux, référence) et scolaire (OJSC Prosveshcheniyed, numéro un du secteur en Russie). Il compte 866 salariés et dispose de succursales dans 15 villes du pays.

50. Gakken : Fondé en 1946, coté depuis 1982 à la Bourse de Tokyo, Gakken Holdings Co. Ltd. vise surtout le secteur de l’éducation, de la maternelle à l’université, tout en publiant aussi des livres illustrés et des encyclopédies en japonais et en anglais. Notre classement prend bien en compte cette année exclusivement son activité dans l’édition.

51. Bungeishunju : La maison japonaise de littérature créée en 1923 continue d’enregistrer une contraction de son chiffre d’affaires. Bungeishunju, qui emploie 352 personnes, est renommée pour son magazine mensuel éponyme et reconnue pour sa capacité à découvrir de nouveaux talents littéraires.

52. Shinchosha : En net recul, le groupe familial fondé en 1896 et basé à Tokyo édite, avec 380 salariés, des ouvrages de littérature générale et d’art, de la philosophie, des dictionnaires et des mangas.

53. Albin Michel : Fondé en 1900 par Albin Michel, le grand-père du P-DG Francis Esménard, le groupe français Albin Michel développe son catalogue dans tous les secteurs de la littérature générale, mais aussi dans l’éducation (Magnard/Vuibert, Delagrave, Casteilla, Librairie des écoles), et le pratique (De Vecchi). Le groupe qui emploie 483 salariés détient 40 % du Livre de poche, contrôlé par Hachette (n° 6), et le distributeur Dilisco.

54. Abril Educação : Les données concernant le leader brésilien du scolaire (1 500 salariés, 29 % du marché) avec Atica et Scipione, le système d’enseignement SER, l’organisme de formation Anglo, les groupes PH et ETB et 51 % de Escola Satélite, souffrent de la dégradation de la valeur du real par rapport à l’euro. Basé à São Paulo, Abril Educação, qui a acquis en 2013 le groupe d’écoles d’apprentissage de l’anglais Ometz, fait partie du Grupo Abril, contrôlé à 56,4 % par un groupe familial, mais aussi coté en Bourse, présent par ailleurs dans la presse, l’audiovisuel et le commerce en ligne.

55. Saraiva : Affecté comme Abril Educação par le différentiel de change, le groupe brésilien, qui détient par ailleurs la principale chaîne de librairies du pays (106 magasins), revendique au Brésil 16 % du marché scolaire et 15 % du marché de l’édition technique et professionnelle, sur lequel il s’est renforcé en 2013 en rachetant Editora Erica. Avec 1 000 salariés, il commercialise depuis São Paulo des manuels mais aussi des systèmes d’enseignement et des contenus numériques. Il est également éditeur de littérature générale sous la marque Benvirá. 

F. P. avec Rüdiger Wischenbart Content and consulting

Nota : sur les groupes français, d’autres précisions dans le dernier classement Livres Hebdo des 200 premiers éditeurs français publié dans LH 969, du 11.10.2013, p. 14-22, et sur www.livreshebdo.fr dans notre rubrique "Tableaux de bord et données économiques".


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