22 août > roman France

Bruno Tessarech revient à ses fondamentaux. Le voici qui a la bonne idée de réactiver le protagoniste de son premier roman, La machine à écrire (Le Dilettante, 1996). Louis est un écrivain qui écrit surtout pour les autres. Un « ghost writer », un nègre. Un homme qui mène une vie « creuse » et recherche le prétexte qui l’empêche d’avancer. Un homme à qui il a toujours manqué « une ligne, quelque chose à suivre et sur quoi écrire ».

Lorsque démarre le désopilant Art nègre, celui-ci a publié six livres en huit ans et anime des ateliers d’écriture dans les prisons et les lycées. Louis se laisse salement aller. Ne fait plus son lit, traine de pièce en pièce dans son appartement. Il faut dire que huit mois plus tôt, Olivia, une professeure d’histoire-géo, l’a quitté.

Puisqu’il n’arrive pas à trouver un sac pour son aspirateur, Louis envisage d’engager une femme de ménage. Un ami éditeur lui propose heureusement d’être le coauteur d’un livre censé faire un tabac. Ouvrage d’un monsieur qui a passé vingt ans sous les barreaux, s’est amendé et est devenu un autre. Sauf que de succès, il n’y aura point. Sa mission suivante va consister à aider un mandarin ayant raté le prix Nobel de médecine.

Le leader incontesté de la prostate par instrumentation robotique souhaite publier ses Mémoires. Louis cherche l’inspiration à l’hôtel Regina, brode, invente tout de A à Z ! Heureusement qu’il trouve un peu de réconfort auprès de son camarade Jean. Un comédien au rire fameux, « dandy suprême » qui lui donne rendez-vous au Montalembert et lui raconte ses problèmes de psy ! Le malheureux Louis, qui tente de terminer un roman dont le héros traîne dans les aéroports de la planète, n’est pas au bout de ses peines.

Il doit encore filer en Ardèche afin d’y écouter une « star médiatico-écologiste ». Un vieux jeune homme vert qui se montre un intarissable prédicateur ! En verve comme jamais, Bruno Tessarech sert ici un cocktail parfaitement dosé dont les ingrédients principaux sont l’humour et la mélancolie. Cocktail que l’on boit cul sec, sourire aux lèvres. Garçon, remettez-nous ça ! Al. F.

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