Disparition

L'écrivain engagé John Berger est décédé

John Berger - Photo Jean Mohr

L'écrivain engagé John Berger est décédé

L'auteur de G., qui avait fait scandale en 1973 pour avoir partagé la dotation de son Man Booker Prize avec les Blacks Panthers, s'est éteint "entouré par les siens" le lundi 2 janvier, à l'âge de 90 ans.

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Par Cécilia Lacour
Créé le 03.01.2017 à 17h58 ,
Mis à jour le 05.01.2017 à 14h38

John Berger "est mort [lundi 2 janvier] à midi trente à Antony", a déclaré son fils Jacob Berger à l’AFP lundi 2 janvier. Il ajoute que l’écrivain aux multiples casquettes, principalement édité, en France, à L'Olivier, est décédé dans sa "maison, entouré par les siens (…) de manière très sereine".
 
Né à Londres le 5 novembre 1926, John Berger enseigne le dessin de 1948 à 1955 et devient, à partir de 1952, un critique d’art reconnu. Peintre mais aussi, écrivain, poète, romancier et auteur de nouvelles, il publie son premier roman A Painter of Our Time, en 1958, publié vingt ans plus tard en France sous le nom d’Un peintre de notre temps (Voix).
 
Partage du Man Booker Prize avec les Black Panthers
 
En 1973, il reçoit le Man Booker Prize pour son roman G. (Editions de l’Olivier) qui met en scène Giovanni, un Don Juan italo-anglais qui provoque, en 1915, le scandale du Stadttheater qui entraîne sa perte. L’intellectuel engagé fait lui-même scandale en partageant la dotation de son prix avec le mouvement révolutionnaire afro-américain des Black Panthers. L’autre moitié sera consacrée à financer un projet sur les travailleurs immigrés en Europe.
 
Dans les années 1970, John Berger s’installe en France, d’abord à Quincy (Haute-Savoie) puis à Antony (Hauts-de-Seine). De 1971 à 1976, il s’improvise scénariste en collaboration avec le cinéaste suisse Alain Tanner. De cette association naîtra notamment le film La Salamandre.
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Entre 1999 et 2010, l’auteur collabore régulièrement au Monde Diplomatique sur des sujets divers. Membre d’honneur de la Société des auteurs savoyards depuis 1992 et membre de l’Académie des arts de Berlin depuis 1993, John Berger a également reçu, en 2006, la Médaille d’Or du Circulo de Bellas Artes, décerné en Espagne aux créateurs et intellectuels dont l’œuvre a contribué de manière décisive au développement et à la diffusion des arts et de la culture contemporaine.
 
Ce pourfendeur du libéralisme et défenseur des "sous-classes" avait accordé un entretien à Véronique Rossignol, dans Livres Hebdo n° 763 publié en février 2009. Il y affirmait alors que l’écriture, "c’est un peu comme fabriquer des chaussures". Et d’ajouter qu’il cherchait "à écrire un petit peu dans le même esprit qu[‘il] dessin[ait]".
 
John Berger laisse en héritage plus d’une quarantaine d’œuvres comme De A à X, traduit par Katya Berger Andreadakis ou Un métier idéal, traduit par Michel Lederer, tous deux à L'Olivier. Son dernier ouvrage, Rondo (L’Olivier également) est paru en 2015.

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