Grands prix d'automne 2024

Le prix Goncourt 2024 pour Kamel Daoud

Kamel Daoud Lauréat du prix Goncourt 2024 - Photo Olivier Dion

Le prix Goncourt 2024 pour Kamel Daoud

Avec son troisième roman Houris (Gallimard), Kamel Daoud obtient le prix Goncourt 2024.

Par Charles Knappek
Créé le 04.11.2024 à 12h47 ,
Mis à jour le 04.11.2024 à 18h34

Le journaliste et romancier franco-algérien Kamel Daoud, 54 ans, est couronné du prix Goncourt 2024 pour Houris, paru le 15 août dernier aux éditions Gallimard. La proclamation a eu lieu ce lundi 4 novembre, chez Drouant.

Son roman a été élu au premier tour de scrutin avec six voix devant les romans d'Hélène Gaudy (deux voix), et Gaël Faye et Sandrine Collette (une voix chacun).

Lire : Qui aura le Goncourt 2024 ?

Déjà couronné du prix Landerneau des lecteurs 2024 et du prix Transfuge du meilleur roman français, Houris figurait, avec Jacaranda de Gaël Faye (Grasset), parmi les favoris de cette édition 2024 du prix Goncourt, devant les deux autres finalistes Madelaine avant l’aube de Sandrine Collette (JC Lattès) et Archipels d’Hélène Gaudy (L’Olivier).

Houris figurait par ailleurs dans les sélections du Grand Prix du roman de l'Académie française et du prix Interallié. Il compte aussi parmi les finalistes du prix Renaudot.

« Ce livre est né parce que je suis en France. C'est un pays qui me donne la liberté d'écrire. Ce n'est pas facile de parler de guerre, il faut du temps, du deuil, de la distance. C'est un livre qui va dans le sens de l'espoir », a réagi Kamel Daoud après avoir un fait un tour de table pour remercier les jurés.

« Roman au courage lyrique » selon notre critique Sean Rose, Houris raconte l’histoire d’Aube, une jeune femme algérienne muette, rêvant d’une greffe de voix. À l’image des souvenirs douloureux que la guerre d’indépendance et la guerre civile des années 1990 ont laissé comme héritage, Aube est marquée dans sa chair par une forme de cicatrice au cou. Enceinte, elle se rend dans son village natal pour questionner les morts, interrogeant son droit de garder l’enfant à venir.

Le roman, qui a valu à Kamel Daoud, ainsi qu’à son éditeur, une interdiction de participation au dernier Salon d’Alger, atteint à ce jour les 77 000 exemplaires vendus, selon GFK. « Je ne pense pas qu'on peut interdire un livre à notre époque. Il continue de circuler », a commenté l'auteur à propos de l'interdiction d'Houris en Algérie.

La maison Gallimard nous informe lancer un retirage de 350 000 exemplaires du livre. Le lauréat 2023 du prix Goncourt, Veiller sur elle de Jean-Baptiste Andrea (L’Iconoclaste) s’étant par exemple écoulé à près de 630 000 exemplaires.

Kamel Daoud n’en est pas à son premier succès. Révélé au public grâce à son premier roman Meursault, contre-enquête paru en 2014 aux éditions Actes Sud, il avait déjà figuré cette année-là dans les sélections des prix Goncourt et Renaudot, figurant même dans la sélection finale du Goncourt. En 2015, il avait finalement été récompensé du prix Goncourt du premier roman. Meursault, contre-enquête avait aussi remporté le Prix des cinq continents de la francophonie 2014 et le prix François-Mauriac de la région Aquitaine 2014.

Houris de Kamel Daoud est le 40e prix Goncourt remporté par Gallimard depuis la création du prix en 1903, ce qui place la maison d’édition du groupe Madrigall au premier rang des éditeurs les plus récompensés, devant Grasset (17 fois) et Albin Michel (12 fois).

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