Traduit de l’italien par Marianne Faurobert, Une saison douce de Milena Agus (Liana Levi, 4 février) prend racine dans un village isolé de Sardaigne. Une poignée de migrants, accompagnés d’humanitaires, viennent un jour s’installer dans une maison abandonnée. Le temps d’une saison, des habitants et les "envahisseurs" vont apprendre à se découvrir, travailler la terre et finalement à vivre ensemble.
Ukraine et Moyen-Orient
Après s'être promis "quarante fois" de laisser décanter son expérience, Zakhar Prilepine s'en est finalement inspiré pour livrer Certains n’iront pas en enfer (éditions des Syrtes, 18 février), traduit du russe par Jean-Christophe Peuch. Rédigé après son retour du Donbass, l’ouvrage relate la vie quotidienne des combattants de Donetsk, les opérations militaires et les rares instants de liberté au cœur de la guerre du Donbass commencée en 2014 après la révolution ukrainienne.
Changement de décor et d’époque. Mohammed Rabie transporte le lecteur au Caire en 2025 dans Trois saisons en enfer (Actes Sud, 10 février), traduit de l’arabe par Frédéric Lagrange. Dans sa dystopie, la capitale égyptienne est divisée entre les forces armées de la République des Chevaliers du Malte et la résistance qui, sous l’égide d’officiers de police, souhaite racheter ses crimes commis contre la population pendant le printemps arabe en 2011. Engagé dans la résistance, Ahmad Otared réalise l’enfer de la "zone libre" où les Cairotes tuent, violent, se droguent ou se suicident. Convaincu qu’ils sont responsables de leur malheur, il est prêt à faire couler le sang pour les pousser à rejoindre la résistance.
Terrorisme et féminisme
Dans Tout est vrai de Giacomo Nanni (Ici-même, 12 février), traduit de l’italien par Laurent Lombard, une corneille assiste aux préparatifs d’un attentat par des membres de la filière djihadiste des Buttes-Chaumont. Plusieurs regards et points de vue décrivent la brutalité de cet acte terroriste.
Enfin, le féminisme tisse la toile de fond de deux romans étrangers. Avec Un bon féministe (Jacqueline Chambon, 6 janvier) traduit de l’espagnol par Margot Nguyen Béraud, Iván Repila prête ses traits à un jeune journaliste allié des féministes. Sa rencontre avec la militante Najwa bouleverse sa vie. L’allié devient alors l’homme qui déteste le plus les femmes et fonde l’Etat Phallique, un groupuscule rassemblant les hommes les plus machos du pays. Son objectif: pousser les femmes à passer de la résistance pacifique à l’action violente.
Gerd Brantenberg propose une dystopie féministe: Les filles d’Egalie (Zulma, 11 février), traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud. En Egalie, la présidente Rut Brame veille au fonctionnement de l'Etat dans un pays dominé par les femmes tandis que Kristoffer, son époux, reste à la maison pour s'occuper du foyer. Pétronius, leur fils de 15 ans, doit participer au bal des débutants mais rejette sa condition d'homme-objet. Il initie, presque malgré lui, un mouvement qui pourrait renverser le pouvoir matriarcal.