La hausse du numérique ne compense pas le repli des ventes de livres imprimés. Le marché global recule de 1,3% en valeur, à 3,9 milliards d’euros, et de 1,4% en volume, à 351 millions d’unités vendues selon GFK. Le livre numérique reste encore très marginal, représentant 1,6% du chiffre d’affaires total, et 2,4% des volumes. "Pour un ratio plus juste il faudrait pouvoir faire ce calcul à catalogue comparable, mais l’exercice est difficile", indique Sébastien Rouault, chef de groupe panel livre de GFK. Certains secteurs ou éditeurs réalisent des performances supérieures.
Le marché français du livre résiste cependant mieux que la plupart des autres marchés européens où l’institut dispose de panels nationaux: seul le Portugal fait mieux avec un repli de -0,2%. L’Allemagne est à -2,1%, l’Italie à -2,7%, l’Autriche à -3,4%, la Belgique à -4%, la Suisse alémanique à -4,9%, l’Espagne à -6,5% et les Pays-Bas à -8%.
Le livre se porte mieux aussi que les autres secteurs des loisirs et biens culturels suivis par GFK (jeux, musique et vidéo). La moyenne des quatre marchés culturels baisse de 4% en volume et de 4,7% en valeur.
Le taux d’équipement de supports de lecture se développe, de façon limitée pour les liseuses, avec 3,5% de foyers en disposant (près d’un million), mais 35% en tablettes (13 millions de foyers) et 49% en smartphones (35 millions de foyers).
Le nombre d’acheteurs de livres numériques est estimé à 1 million (4% du total), contre 26 millions d’acheteurs de livres imprimés. Les trois quarts des acheteurs de livres numériques sont aussi acheteurs de livres papier. "Le numérique peut générer de nouveaux lecteurs, mais plus difficilement de nouveaux consommateurs de livres", nuance Sébastien Rouault.
La hausse probable de la TVA qui reviendra au taux normal de 20% pour le livre numérique sur injonction de la Commission européenne, posera une "équation économique difficile : augmenter le prix ou réduire la marge". D’où une prévision prudente de progression pour cette année, estimée à +40% par GFK.