Globalement, les éditeurs proposant des livres numériques ont réalisé en 2015 avec ce support 5 % de leur chiffre d’affaires, en hausse de 20 % par rapport à l’année précédente, selon le 3e baromètre réalisé par KPMG, sous la direction de Joëlle Tubiana, associée du cabinet d’expertise comptable (1). Avec une méthode différente, GFK constate une tendance voisine (+ 25 %). KPMG a interrogé près de 130 maisons et a reçu 86 réponses, dont celles de 7 groupes.
D’une année sur l’autre, les éditeurs passent à une tranche supérieure des ventes, et 3 % des répondants réalisent maintenant 30 à 50 % de leurs ventes en numérique, un segment qui n’existait pas l’an dernier. En valeur absolue, 5 % des éditeurs réalisent plus de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires en numérique. Une proportion identique se situe dans la tranche de 5 à 10 millions d’euros, et 9 % dans la tranche de 1 à 5 millions d’euros. Il s’agit des plus grandes maisons ou groupes, qui ont aussi l’offre la plus large. L’investissement dans le numérique est d’ailleurs étroitement corrélé avec la dimension de la maison, les plus petites (moins de 1 million d’euros de CA) ne publiant majoritairement qu’en papier.
La politique tarifaire qui conditionne le marché reste prudente : la référence reste le prix du livre papier, poche ou grand format, auquel une décote est appliquée (- 30 % reste la référence). Disposant de plus de recul, une part grandissante d’éditeurs estiment maintenant que la part du numérique restera inférieure à 10 % d’ici à 2020 (43 % des répondants, contre 18 % en 2014), ce qui représenterait toutefois un doublement par rapport à la situation actuelle.
L’export, source la plus sûre de nouvelles ventes sans substitution par rapport au papier, reste difficile pour 42 % des éditeurs en raison de problèmes techniques, fiscaux, ou commerciaux avec les revendeurs. Le prêt numérique en bibliothèque est maintenant pratiqué par un tiers des maisons. H. H.
(1) L’étude sera disponible sur le site de KPMG et présentée aux adhérents du SNE le 23 septembre.
Pour préserver le marché du poche, la moitié des éditeurs conservent le prix initial du livre numérique et parmi ceux qui changent, 29 % maintiennent un prix plus élevé que celui du petit format.