15 avril > Document Royaume-Uni

On se gausse des dictateurs de Corée du Nord. Il faut dire qu’ils prêtent assez aisément le flanc au sarcasme. Aujourd’hui, Kim Jong-un, coq-en-pâte éduqué en Suisse se pavanant en héros de guerre ; hier, son père Kim Jong-il avec son inénarrable combinaison kaki et ses grosses lunettes à la Kanye West… Ridicule et comique, ce dernier véritable bastion du marxisme-léninisme (en comparaison, Cuba et le Viêt Nam sont des parangons de démocratie) ? Si ce n’est qu’on parle bien d’une des pires dictatures au monde. Récemment, le régime de Pyongyang aurait été derrière la cyber-attaque contre Sony Pictures pour empêcher la sortie d’un nanar satirique sur le présent tyran. L’intérêt pour le septième art ne date pas d’hier. Kim Jong-il était féru de films hollywoodiens, ce fan de James Bond et de Rambo se rêvait lui-même grand cinéaste. Le "cher Dirigeant" qui gouverne de fait le pays à la place de son vieux père, Kim Il-sung, est également juge suprême du goût. Mais en République populaire démocratique de Corée, le cinéma, ce n’est pas terrible, et ça le désole ! Que faire ? En 1978, il décide de faire enlever le renommé réalisateur sud-coréen Shin Sang-ok et son ex-épouse actrice, la non moins célèbre Choi Eun-hee. Huit ans durant, prisonniers des geôles nord-coréennes, ils seront forcés à travailler à la gloire de Kim Il-sung. Dans un document qui se lit comme un page turner, Paul Fischer raconte l’histoire incroyable mais véridique d’un cauchemar kafkaïen et compose le portrait terrifiant de la monstruosité totalitaire. Sean J. Rose

Les dernières
actualités