Livres Hebdo : Vous êtes arrivés il y a un peu plus d’un an et demi à la direction du CBBD, qu’est ce qui a changé depuis ?
Isabelle Debekker : En un peu plus d’un an, nous sommes passés d’un centre en bonne santé financière souhaitant développer des projets qui s’ancrent dans la création contemporaine à un centre exsangue. Vu que nos revenus proviennent de la vente de tickets et de la location de lieux, nous avons perdu la quasi-totalité de nos entrées financières et, malgré le soutien des pouvoirs publics, nous ne pouvons pas compenser le manque à gagner de 2020 que j’estime à -70%.
Quelles aides avez-vous reçues de la part des pouvoirs publics ?
Nous avons reçu 185 000 euros de la fédération Wallonie-Bruxelles et 3 000 euros de la région ainsi que la possibilité de mettre en chômage technique nos employés. Mais désormais, c’est pour 2021 que nous cherchons des aides, car même si le musée est ouvert depuis décembre, nous n’avons pas le public nécessaire pour le remettre à flot économiquement.
À quoi est dû ce manque de public ?
En semaine, c’est à cause du tourisme qui est inexistant en ce moment et, le week-end end, les jauges imposées par l’Etat ne permettent pas de rattraper le retard. Par exemple, avant le Covid, nous pouvions faire jusqu’à 3 000 visiteurs dans les plus beaux jours. Aujourd’hui, nous restons limités à 750.
Suite à cette crise, vous avez licencié sept employés, avez-vous pris d’autres mesures ?
Oui. Ces licenciements n’ont pas été la première ni la seule chose mise en place pour « passer l’hiver ». Nous avons prolongé les expositions, fermé un espace d’exposition, augmenté les tarifs à partir de janvier 2021, arrêté un certain nombre de projets d’exposition qui n’étaient plus abordables pour nous et pensé à un autre rythme d’exposition…
Comment envisagez-vous le futur ?
Pour l’instant, je ne m’inquiète pas trop car toutes ces mesures permettront de nous faire tenir jusqu’à la fin de l’année. Mais, si les années s’enchaînent sur le même modèle, il faudra prendre des décisions comme fermer jusqu’à ce que la vie normale reprenne, car rester ouvert pour moins de 100 personnes par jour ce n’est pas viable.