Livres Hebdo : Comment avez-vous fait pour reprendre l’écriture de Jean-François Parot ?
Laurent Joffrin : J’ai essayé de rester dans le même esprit et dans la même lignée que Jean-François Parot. Je ne sais pas si j’ai réussi, mais j’ai eu des bons retours de la part des personnes qui ont lu l’ouvrage. Je me suis lancé dans ce projet en raison de mon éditeur Laurent Laffont. Il m’a appelé un jour pour me dire qu’il souhaitait prolonger la série avec moi. L’idée m’a enthousiasmé pour deux raisons. La première est que j’ai déjà fait des romans de ce genre sur l’époque napoléonienne. La seconde est que Jean-François Parot est mort quand son héros entame la Révolution française, qui est une période qui m’intéresse.
LH : Vous dites que le Consulat et l’Empire sont vos périodes de prédilection, pour quelles raisons ?
LJ : Je suis passionnée par la Révolution et par l’Empire depuis que j’ai 15 ans. Pour moi, ces périodes de l’Histoire sont les plus romanesques et fascinantes. Vous avez un nombre de personnages hors du commun, souvent issu de classe populaire, avec des ascensions sociales et des destinées exceptionnelles. C’est notamment le cas de Bonaparte, issu d’une famille de petite noblesse et qui devient empereur. Et pourtant je ne suis pas bonapartiste ! Ces destins mythiques et agités m'intéressent plus que la période en elle-même.
LH : Vous êtes l’auteur de nombreux ouvrages politiques, pourquoi être passé au registre du polar ?
LJ : J'avais déjà réalisé quelques ouvrages sur ce registre. Le polar est toujours une manière plaisante ou passionnante de décrire une société. Quant à la politique, rien n’est plus politique que cette période de l’Histoire. Il s’agit de la fondation de la France moderne avec des questions et un récit national toujours très présent de nos jours. Je ne voulais pas faire un livre de thèse avec les enquêtes de Nicolas le Floch. Je ne me prononce pas pour ou contre, au contraire, j’essaie de montrer toutes les nuances.