8 janvier > roman France

On avait aimé le charme et la finesse de Ma chère Lise (Minuit, 2011), le premier roman de Vincent Almendros. Celui-ci se montre meilleur encore dans le non moins entêtant Un été qui diffuse une musique toute différente. Le narrateur d’Almendros se prénomme Pierre, ce que le lecteur apprend seulement à la page 61.

Son frère Jean lui a proposé de passer quelques jours en mer, à bord de son voilier. Pierre a accepté, puisqu’il n’a jamais rien su refuser à Jean. Le voici sur le point de le retrouver, mais il n’est pas seul. Il est accompagné de Lone avec laquelle il voyage pour la première fois. Lone est sa petite amie, une Scandinave belle et blonde, avec un piercing au creux du nombril, ce qu’on sait dès la page 25.

Jean, lui, vit depuis sept ans avec Jeanne. L’ancienne fiancée de Pierre à la peau brune parsemée de taches de son avec qui il a entrepris une sorte de tour du monde. Quand tout l’équipage se retrouve finalement à Naples, il fait une chaleur étouffante. Jean arbore un beau chapeau et une épaisse barbe mousseuse. Direction la baie de Capri, puis Agropoli. A Pierre, qui a négligé d’emporter un couvre-chef, il prête une casquette "Vendée Globe 2011 - Les Sables-d’Olonne", ce qui n’empêche pas celui-ci d’être sujet au mal de mer. Même face au vent, le pauvre a le cœur au bord des lèvres.

Pendant que Jean manœuvre et que Lone cherche à bronzer, Pierre et Jeanne se regardent, s’effleurent l’un l’autre. Pourquoi est-elle venue chez lui un soir de juin, se demande-il ?

La réponse, nous ne la donnerons pas, contrairement à Vincent Almendros qui abat ses cartes avec brio au terme d’un huis clos sensuel où s’invitent également une bonite, qui finit tragiquement, une étoile de mer et des méduses aux "ombrelles opalines, presque translucides". Alexandre Fillon

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