« Parce que c'était lui, parce que c'était moi ». Ces mots pourraient être signés Lionel Florence, illustre parolier de la chanson française (auteur pour Obispo, Pagny, Johnny, Calogero et bien d'autres). Pour son entrée en littérature, il a choisi l'intime, la confession. Et de ressusciter Julien, alias Jules, l'ami de cœur, qui s'est suicidé à l'âge de 26 ans, juste au moment où Lionel Florence était parti au loin, travailler à une comédie musicale chez son complice Patrice Guirao, lequel signe par ailleurs la postface de son livre.
Jules, qu'il avait rencontré lorsqu'il avait 19 ans, et lui trente de plus, avec qui s'était instaurée une relation « père fils » passionnelle mais complexe, avait vécu une enfance et une adolescence épouvantables : séquestré, torturé par son père qui le considérait comme un bâtard, placé et maltraité, kidnappé et abusé par un pédophile, « programmé pour la destruction », il ne parviendra jamais à oublier, à vivre et à « savoir aimer ». Tantôt c'est lui qui raconte sa triste histoire, tantôt c'est Lionel Florence qui se fait son « scribe » et la reconstitue telle que le jeune homme la lui avait confiée, bribes par bribes, douloureusement. Ensuite, six ans d'une espèce de bonheur, mais troublé par les échecs, la drogue, d'inquiétantes dérives. Mais six ans, quand même, d'amour, son premier vrai, en dépit de son âge, inoubliable forcément, et aujourd'hui célébré avec émotion, pudeur et talent.
Jules
Plon
Tirage: 5 500 ex.
Prix: 17 euros ; 176 p.
ISBN: 9782259280693