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La vidéo de la star de la téléréalité Nabilla, à la bibliothèque, en plein travail d'intérêt général (TIG), a pointé le rôle méconnu des établissements de lecture publique qui s'engagent dans l'accueil de personnes condamnées à ce type de peine. Les bibliothèques, qui en ont fait l'expérience, en tirent généralement un bilan positif, qui conforte leur rôle social.

Lorsque le Service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) sollicite, en partenariat avec la ville, les services d'une médiathèque, le premier obstacle reste les idées reçues : « Au début, il y a toujours la peur du délinquant qui provoquerait des problèmes. Il faut rassurer et surtout expliquer que les personnes en TIG sont comme tout un chacun. La majeure partie est condamnée pour des petits délits. Et l'établissement a bien sûr le droit de dire non », explique Sandrine Lahana, coordonnatrice du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance de Vélizy-Villacoublay (Yvelines). Depuis fin 2016, la médiathèque accueille des personnes en TIG pour des périodes de 20 à 120 heures. « A ce jour, nous avons reçu neuf personnes aux profils très divers - un agent immobilier, une assistante maternelle, un postier, etc. Ça nous a apporté un regard complètement différent sur cette peine », indique la directrice Anne Balavoine, pour qui la bibliothèque a l'avantage de proposer des tâches plus « clémentes » par rapport aux autres services de la ville, en plus de permettre au « tigiste » d'effectuer ses heures le samedi.

Au Bouscat, près de Bordeaux, la médiathèque La Source a assuré l'encadrement de 7 personnes en TIG depuis 2012. « Bien sûr, il faut des équipes ouvertes à l'idée. Il y a toujours un entretien préalable pour expliquer les attentes en termes de tâches, de respect des horaires et d'assiduité », indique Aurélia el Harrag, directrice de la structure de 2010 à 2018 et désormais chargée des affaires culturelles de la ville. « C'est un double enrichissement pour la personne reçue et pour les équipes », conclut-elle. Un retour d'expérience que partage également la Maison du livre, de l'image et du son de Villeurbanne (Rhône), qui a reçu 9 « tigistes » depuis 2015, avec le même mot d'ordre : ne jamais demander les raisons de la peine.

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