Après avoir alerté le monde du livre sur la cessation de paiements auquel elle était exposée faute d'avoir reçu la subvention promise par le ministère de la Culture, la Maison des écrivains et de la littérature (Mél) échappe finalement à cet aléa : via la Direction des affaires culturelles d'Ile-de-France, service déconcentré du ministère, elle reçoit 400 000 euros, et 100 000 euros lui seront versés ensuite, directement par la Culture. Personne n'a pu être joint au ministère de la Culture au sujet de ce dossier. La Mél emploie 11 personnes et son budget total atteint environ un million d'euros. Les autres fonds proviennent notamment de la région Ile-de-France, en rémunération de l'organisation du programme « leçons de littérature » (rencontre d'auteurs dans les lycées), et du prix littéraire des Lycéens.

Ayant bien perçu que ce retard de paiement pouvait être aussi le signe d'un questionnement sur leur action, les responsables de l'association ont tenu à en expliquer et justifier le fonctionnement. « Il s'agit de rectifier les rumeurs selon lesquelles la maison ne serait pas assez proactive autour de ce qui est devenu sa mission principale, l'éducation artistique et culturelle (EAC) », déclare Marianne Alphant, vice-présidente de la Mél. Au départ structure d'aide et de ressources pour ses adhérents, elle revendique sa position de « premier employeur d'auteurs en France », avec quelque 500 d'entre eux envoyés chaque année dans des établissements scolaires ou des universités pour des rencontres et des lectures de découverte de la littérature contemporaine.

« En 2018, la maison a versé 267 800 euros en droits d'auteur ou salaires pour ces interventions », insiste la vice-présidente. « L'organisation de ces rencontres demande une grande disponibilité auprès des enseignants, qui ne savent pas toujours quels auteurs ils souhaitent inviter face à leurs élèves, et auprès des auteurs eux-mêmes », explique Sylvie Gouttebaron, la directrice. Cette organisation n'est pas réservée aux seuls adhérents, insiste-t-elle, qui sont aujourd'hui environ 500. Soucieuse de ne pas être qu'une « agence de placement d'écrivains au service de l'Education nationale », la Mél organise aussi d'autres événements Littérature, enjeux contemporains, un festival annuel qui réunit auteurs, universitaires et journalistes, essentiel au suivi de la création littéraire contemporaine, insistent ses responsables.