Josef Björnsson est vraiment un sale type. Il fut autrefois le Parrain tout-puissant de la mafia de Stockholm, avant de commettre lui-même des crimes barbares : il a décimé la famille de Zach, un trafiquant d'armes et de drogue, parti depuis se réfugier à Paris. Or, il se trouve que Francy, la fille aînée de Josef, et qui lui ressemble trait pour trait - en pire -, éprouve pour Zach un sentiment confus et inavoué mais réel. Josef a préféré se mettre à l'abri durant sept ans derrière les barreaux d'une prison. Mais les meilleures choses ont une fin, et il sort le jour même où commence Le testament d'Amanda Lind. Francy est venue le chercher, pour régler ses comptes, tuer son père. Raté. Sa soeur cadette, Christine, est arrivée avant elle. Par jalousie, celle-ci va choisir le camp paternel contre sa propre soeur pour la suite des événements. Lequel des deux, de l'ancien caïd ou de son héritière, tuera l'autre le premier ?
Sur ce canevas original, Amanda Lind a bâti le deuxième épisode des aventures de Francy, un thriller très féminin, où le psychologique prend nettement le pas sur l'action. Certes, ça mitraille bien un peu, ça torture et ça exécute, mais, jusqu'au kidnapping de Francy, les victimes ne sont que des seconds couteaux, des lieutenants psychopathes déjantés de l'un ou de l'autre. Ce qui occupe le premier plan, c'est Francy et son cancer du sein, Francy et sa fille, Belle, bien décidée, du haut de ses 9 ans, à recueillir l'héritage maternel, Francy et son fils, Adrian, en rébellion ouverte contre sa famille criminelle, Francy et ses mecs : Pär, son ex, le père de ses enfants ; Anton, son boyfriend infidèle et camé, et Zach qui, devenu veuf d'Audrey, une comédienne suicidaire, finira par revenir à Stockholm...
En dépit d'un rythme assez languide, de sacrées invraisemblances (Belle, à son âge, est bien trop petite pour savoir conduire l'Impala de sa mère, et ses pieds n'atteignent même pas les pédales !), toute cette comédie humaine façon scandinave, avec ses nombreux personnages et ses histoires connexes, fonctionne plutôt bien. Amanda Lind nous entraîne là où on ne l'attend pas forcément, du côté de Tarantino, des Soprano, du Parrain, en pleine swedish connection.
