La Foire internationale du livre du Caire, en Egypte, devait débuter le 26 janvier (pour s'achever le 8 février). Mais les différentes manifestations populaires à travers le pays, dans le prolongement de la révolution de jasmin en Tunisie, ont décalé l'ouverture de trois jours. Le quotidien national anglophone Al Ahram, propriété du gouvernement, annonçait aujourd'hui, avant qu'Internet ne soit coupé par les autorités, qu'Hosni Moubarak, président de la République arabe d'Egypte depuis 1981, inaugurerait, comme de coutume, la Foire demain matin. Selon le ministère de la Culture, il ne prononcera pas de discours, mais pourrait répondre à des questions.

Cependant, ce vendredi, les observateurs ont constaté que les affrontements étaient violents entre les citoyens et les forces policières et militaires, que ce soit au Caire, à Suez ou Alexandrie. Ainsi le siège du gouvernorat à Alexandrie a été incendié, un homme de trente ans a été tué à Suez, et au moment où nous écrivons, l'armée égyptienne commence à se déployer dans Le Caire. Le gouvernement vient d'annoncer l'instauration d'un couvre-feu. Si l'aéroport international du Caire est toujours en activité, sa fermeture peut être décidée brutalement en cas de débordements, compromettant définitivement la tenue de cette 43e édition de la manifestation.

Le BIEF n'est pas présent à cette Foire qui attend 632 éditeurs de 29 pays. La Chine en est l'invitée d'honneur. Si elle est un rendez-vous incontournable au Proche et Moyen-Orient, elle a perdu de son ampleur depuis 2004 (à l'époque 97 pays et 3150 éditeurs étaient présents), notamment à cause d'une censure de plus en plus intrusive qui empêche de nombreux auteurs d'être présents.