Lundi 13 mars, le quotidien hongkongais South China Morning Post, s’appuyant sur le témoignage de quatre éditeurs chinois, révélait que le gouvernement chinois veut "drastiquement" réduire le nombre de livres jeunesse écrits par des auteurs étrangers et importés dans le pays.
Des contrôles plus serrés
Il confirme aussi qu’il existe "depuis peu, des contrôles plus serrés en particulier pour les livres pour enfants". Cependant, il juge que les rumeurs d’"exclusion des achats de droits pour la jeunesse" sont fausses. " Les éditeurs chinois choisiront plus prudemment ce qu’ils achètent. C’est facile et pas cher de traduire, beaucoup d’éditeurs sont devenus paresseux. Il y a même un éditeur qui a acquis 400 livres étrangers en un an", raconte-t-il.
"Ne vous inquiétez pas pour les traductions, les bons contenus, les bons livres, ne seront pas affectés par les restrictions. Et si vous avez déjà signé un contrat, il n’y aura pas de retour en arrière", assure-t-il. Reste à savoir ce qu’est un "bon contenu" pour les autorités chinoises.
Interrogé par Livres Hebdo, Yuan Jiayang précise: "Les détails ne sont pas clairs car il n’y a pas eu d’annonce officielle. Je ne peux que présumer qu’il s’agit d’un contrôle sur la qualité des contenus". Lui a été alerté en début d’année par quelques éditeurs, mais a constaté la semaine dernière qu'un grand nombre d’attributions d’ISBN de livres jeunesse initialement bloquées avaient finalement été acceptées.
La jeunesse reste l'un des secteurs les plus dynamiques de l'édition chinoise, avec 220 millions de lecteurs de moins de 14 ans, qui lisent davantage de livres étrangers que chinois. La Chine est également le principal acheteur de droits pour la littérature jeunesse française (1031 cessions en 2015).