Joseph dit Jo Haquim est vraiment un sale type, à qui, en dépit de notre empathie naturelle, on ne parvient pas à trouver une seule qualité. À 25 ans, chômeur peu pressé de travailler, il squatte chez Dom et Keltoume, un couple de lesbiennes qui se sont connues, aimées en prison, et finiront par se marier. Il trouve enfin un job minable, dans une officine louche : Exclusiv' News, fournisseur de faits divers bien glauques pour médias peu regardants. Les patrons, les Perez, l'engagent pour un an. Et ça lui plaît grave de se constituer un réseau d'indics, comme Wall Street, Keltoume, ou encore le marabout Hadj Simba, un escroc, Jules Dieng dans le civil. Ses affaires progressant, il va créer sa propre boîte, où il fait preuve d'un sens du commerce proportionnel à son absence de moralité. Mais heureusement, tout ceci n'aura qu'un temps, et la roche Tarpéienne policière est proche du Capitole des voyous. Même son enfance difficile, avec un père infect, une mère, camée, alcoolique, voleuse, ne plaidera pas en sa faveur - il les déteste.

Écrit dans un mélange composite de sophistication et de supposé argot de Barbès et des ex-fortifs, où le roman se situe, d'un peu de verbiage parfois, Mon business model est un roman noir décalé, singulier, autour duquel, selon son éditeur, un buzz est en train de se créer. « Il n'y a de veine que pour la racaille », dit l'adage.