Jean Mattern, directeur éditorial de Christian Bourgois éditeur depuis octobre 2022, a un calendrier chargé en ce début d'année. Après l'attribution du prix Nobel de littérature à Jon Fosse en octobre dernier, l'éditeur a eu le souci « d'accélérer le calendrier », pour proposer le 28 mars le deuxième tome de la septologie de l'auteur norvégien. Traduit par « le merveilleux traducteur » Jean-Baptiste Coursaud, Je est un autre est tiré à 6 000 exemplaires. Il fait suite à L'autre nom, publié en grand format en 2021. Décliné en format poche, ce titre inaugure le 7 mars la nouvelle collection de la maison, « Satellites ». Celle-ci remplace le label poche « Titres », lancé au milieu des années 2000.
« Titres ne remplissait pas, selon moi, ce qui définit une collection poche. À savoir donner une deuxième vie aux livres et élargir le lectorat », explique-t-il. Avec le gérant Olivier Mitterrand et la directrice générale de la maison et de sa filiale Globe Valentine Gay, il leur est ainsi apparu « indispensable » de donner une nouvelle impulsion. « Satellites » propose à la fois des titres du catalogue de Christian Bourgois et de Globe. Pour chapeauter l'ensemble, Jean Mattern a recruté en juin Julie Le Caignec, venue de Folio/Gallimard pour « assurer la longévité et une meilleure visibilité de nos catalogues ».
Le lancement de ce nouveau label intervient deux mois seulement après le début de la collection « Chimères », dédiée à l'imaginaire et dont la direction est confiée à Martin Vagneur, recruté en janvier 2023. Un peu plus d'un an après son arrivée, Jean Mattern l'affirme : « Je veux poursuivre ce qu'avaient entrepris mes prédécesseurs, mais en y apposant ma marque de fabrique », afin de continuer à développer cette maison « qui correspond à mon ADN littéraire ». Cette « coloration » s'est par exemple illustrée avec la sortie de Mon sous-marin jaune de Jon Kalman Stefansson (janvier 2024, traduit par Éric Boury), qui a suivi son éditeur de Grasset jusqu'à Christian Bourgois, ou avec le « développement du domaine français » avec des titres comme Refuge au crépuscule de Grégoire Domenach (7 mars).