L'Atelier musée de l'Imprimerie (AMI), qui ouvrira le 28 septembre à Malesherbes (Loiret), se revendique comme le plus grand du genre en Europe. Sur une surface d'exposition de 4 000 m2, il raconte l'histoire de l'imprimerie, des origines de l'écriture aux dernières technologies de fabrication avec une Espresso book machine, qui fabriquera des livres à la demande pour les visiteurs. « Le projet remonte à près de vingt ans, lorsque Jean-Paul Maury a racheté, pour éviter sa dispersion, la collection de presses de Serge Pozzoli, un marchand qui avait rassemblé un centaine de machines », explique Jean-Marc Providence, conservateur du musée. « Aujourd'hui, elle en compte plus de 1 000 références », mentionne-t-il, complétée de dons, et de rachats par l'association Artegraf, soutenue par le patron du groupe Maury.
Après plusieurs tentatives inabouties du côté des collectivités territoriales, Jean-Paul Maury a repris l'initiative il y a quatre ans avec Artegraf lui confiant sa collection, et le bâtiment qu'il a acheté pour l'abriter. Convaincus par la détermination de ce dernier et de sa femme Chantal, très impliquée, les pouvoirs publics, de l'Etat à la commune de Malesherbes, ont soutenu le projet. « Les collectivités ont financé près d'un million d'euros, sur un budget de 4,5 millions d'euros, la part principale étant apportée en mécénat par l'entreprise Maury », explique Jean-Marc Providence.
Le conservateur, qui a ouvert et dirigé de nombreux musées en France et à l'étranger, et a organisé plusieurs manifestations du Pavillon de la France lors d'Expositions universelles, a tenu à organiser l'AMI autour de récits entrecroisés pour faire vivre le formidable parc de machines exposées : on pourra découvrir aussi bien une des six presses feuilles utilisées par Balzac dans son atelier de la rue Visconti, que la rotative Marinoni exposée sous la tour Eiffel lors de l'Exposition universelle de 1889, ou encore l'impressionnante rotative Goss, qui fonctionne encore.
Le musée sera animé par une équipe d'une quinzaine de personnes, en partie mise à disposition par Maury, mais aussi d'apprentis et d'étudiants, qui raconteront les métiers de l'imprimerie et leur histoire. « Il y a des audioguides, mais la médiation humaine sera privilégiée », insiste Jean-Marc Providence. 30 000 visiteurs sont attendus la première année, pour un équilibre attendu à
50 000 entrées d'ici trois à quatre ans.