"C’est un de ces étés de la fin de l’enfance et du début de l’adolescence, comme il n’en existe que dans le Sud-Ouest, suffocant et odorant. J’ai 12 ans, j’aborde une grande étape : les premiers livres hors de la "Bibliothèque rose" puis "verte", ou des romans des Deux Coqs d’or. J’adore la collection "Plein vent" de Robert Laffont.

Je commence Il était un capitaine de Bertrand Solet. En couverture, la dégradation du capitaine Dreyfus et le fac-similé du "J’accuse" de Zola. Et je lis, fiévreux et exalté, ce roman vrai. Je suis submergé par ces sentiments qu’on essaie de nommer sans jamais y arriver tout à fait, sinon par la naissance d’une conscience personnelle.

De quoi ce livre, relu tant de fois ensuite, m’a-t-il sauvé ? De l’ennui et peut-être de moi-même. S’encombrer de la vie des autres, combattre l’injustice, prendre partie. Il était un capitaine a ouvert un enfant à l’engagement. Grâce à lui, j’ai toujours 12 ans quand je sens l’odeur de la poudre."

20.03 2015

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