Côté IDPF, la fusion est déjà approuvée par 88% des adhérents depuis le début du mois de novembre a rappelé Bill McCoy, le directeur exécutif du consortium, autre intervenant de ces assises, dont le programme était partagé entre ces projections à long terme, et des exemples concrets de développements numériques. "Le web est un outil de publication et de diffusion de contenus, il n'est donc pas étonnant que l'édition soit l'un des secteurs plus concernés par son évolution" a souligné Jeffrey Jaffe.
Le format EPUB3 peine à s'imposer
Toutefois, même si la qualité graphique et typographique de ce qui circule sur Internet s'est bien améliorée depuis les débuts d'Internet, précisément grâce à l'influence des professionnels de l'édition, il reste encore beaucoup à faire admet le président du W3C, d'où l'intérêt de cette fusion. Côté IDPF, le but est de faire de l'EPUB3 le format universel de l'édition numérique sur Internet, en s'appuyant sur la puissance et les moyens de W3C. Défini depuis de quatre ans maintenant, l'EPUB3 peine encore à s'imposer, en raison de divers problèmes techniques, autour de sa compatibilité avec les systèmes de gestion de droits (DRM), et du manque d'intérêt des fabricants de matériel ou d'application.
Faute de généralisation de son usage, le marché du livre numérique reste sous la menace d'une captation par quelques systèmes propriétaires, le premier de tous étant Amazon, qui enferme éditeurs et lecteurs chez un opérateur. L'objectif d'une norme est au contraire de permettre l'interopérabilité entre différents fournisseurs, appareils de lecture, revendeurs, etc.
L'EDRLab partie prenante
L'EDRLab (European digital reading laboratory), antenne de l'IDPF basée à Paris, chargée notamment de piloter la mise en oeuvre de l'EPUB3 via la diffusion d'outils techniques pour les développeurs, ou encore de superviser la conception du futur système interopérable de gestion de droits numériques (DRM Lite) sera partie prenante de ce rapprochement avec le W3C, en conservant ses objectifs a précisé Laurent Le Meur, son directeur exécutif.
Les autres échanges des assises ont traité des métadonnées du livre, via divers exemples de présentation de catalogues sur Internet (éditeurs, bibliothèque ou réseau social), et de la connaissance des lecteurs toujours via Internet, du point de vue des libraires, pour lesquels c'est une prolongation de ce qu'ils pratiquent dans leur point de vente, ou selon les éditeurs, pour lesquels c'est nouveau, avec l'éventuel prolongation vers la vente directe. Ces assises ont également présenté des exemples concrets de production numérique, à travers des recherches de design éditorial, ou des projets lancés aussi bien par des start up que par de grands groupes.