EFFICACE POUR RETROUVER DE LA MARGE
"Je trouverais ça formidable ! Cette mesure nous permettrait de retrouver tout de suite un peu de marge, elle ne coûterait rien au gouvernement, serait très simple à mettre en pratique et aurait le mérite de mettre tout le monde sur un pied d'égalité. Elle demanderait certes de modifier la loi Lang, mais dans un sens positif. D'ailleurs, la loi est déjà écornée par Amazon avec ses frais de port... Je connais peu de libraires qui ne pratiquent pas ce rabais avec leurs cartes de fidélité, et cela représente une sacrée somme en fin d'année. Sa suppression n'est pas une mesure suffisante, mais elle est efficace et ne devrait pas fâcher nos clients car ils reportent peu cette remise sur leur panier moyen. A nous de trouver d'autres moyens ingénieux pour les fidéliser. Je rappelle que depuis 20 ans, le prix du livre a bien moins augmenté que l'inflation. Cette mesure compenserait à peine l'inflation."
Michel Paolasso, librairie Lorguaise, Lorgues
PAS LA PRIORITÉ
"Je suis très partagé et n'ai pas d'avis arrêté sur la question. Le véritable enjeu, ce sont les remises, qui n'ont évolué que très lentement depuis 30 ans. Pour moi, la suppression des 5 % n'est pas le dossier prioritaire. Le rabais s'effectue par le biais des cartes de fidélité. C'est comme cela que j'ai constitué un fichier de clientèle qui permet d'envoyer des milliers de mails quand nous faisons une animation. D'une certaine façon, c'est ce qui a payé nos fichiers."
Jean-Marie Ozanne, Folie d'encre à Montreuil
FABULEUX
"Ce serait fabuleux ! Nous pourrons communiquer sur le fait que le prix est vraiment le même partout. Il faudra sans doute être plus dynamiques sur les promotions avec les éditeurs. Depuis plusieurs années, les enquêtes montrent les bas salaires, la faible rentabilité et ça n'a fait bouger personne !"
Olivier Labbé, librairie Labbé à Blois
2,5 POINTS DE MARGE
"Je suis favorable à ce que l'on ouvre le débat. C'est une piste pour remédier aux problèmes de rentabilité. Chez moi, la remise de 5 % avec les cartes de fidélité représente 2,5 points de marge sur un chiffre d'affaires de 1,4 million d'euros. Je réfléchis à la supprimer, comme beaucoup l'ont déjà fait. Aujourd'hui, on est étranglés. Le prix du livre n'est pas indexé sur l'inflation, alors que nos charges le sont. On n'arrive pas à avoir de meilleures conditions de la part des diffuseurs. Il n'est certes pas idéal de reporter cela sur les clients, mais le prix du livre a peu augmenté. Le problème principal est que cela implique de toucher à la loi Lang. Au fond, cela ne ferait que rétablir un prix unique dans toutes les circonstances. Si la mesure était retenue, il faudrait l'accompagner d'une grande campagne de communication pour mettre encore plus en lumière les problèmes de la librairie. Il faudrait aussi trouver des primes à la fidélité pour valoriser ce qu'on fait dans nos librairies."
Xavier Moni, Comme un roman à Paris