Banville/Black
John Banville a commencé à publier des romans sous son nom dès les années 1970. Puis il a utilisé le pseudonyme de Benjamin Black dans les années 2000. « Mon ami le philosophe anglais John Gray m'avait recommandé de lire Georges Simenon, raconte-t-il, que j'ignorais, le considérant, bien à tort, comme un auteur de romans noirs de gare. En fait, je venais de découvrir l'un des plus grands écrivains du XXe siècle. » Du coup, en s'inspirant de Simenon, il décide d'écrire un, puis plusieurs romans noirs, sous le « nom de plume de Benjamin Black ». Et quand cet « autre aspect de [sa] carrière littéraire a été établi, [il a] tué Benjamin Black ».
Irlande
Lorsqu'on lui demande si l'Irlande constitue pour lui une source d'inspiration, John Banville botte en touche : « Comme je ne sais pas ce qu'est "mon pays", je ne vois pas comment il pourrait m'inspirer ! » Il célèbre, en revanche, la langue dans laquelle il écrit, « appelée Hiberno-English ["irlandais-anglais"] et bien différente de l'English-English ». « La langue est comme une loupe, qui déforme, bien qu'elle soit magnifiquement polie avec amour. »
Kleist
John Banville a adapté pour la scène plusieurs œuvres de l'écrivain allemand Heinrich von Kleist (1777-1811), dont, en 2005, Penthésilée. « Je le considère comme le plus grand dramaturge allemand et l'un des artistes les plus géniaux du monde, explique-t-il. Mais ce sont vraiment des adaptations, car mes quelques notions d'allemand ne me permettent certainement pas de traduire cet auteur immensément subtil. »
The Sea
Paru en 2005, son roman The Sea (La mer) a obtenu le prestigieux Booker Prize. Il relativise : « Quand j'ai terminé ce roman, j'en avais si mauvaise opinion que j'ai pensé que mes éditeurs le refuseraient ! C'est toujours agréable d'être récompensé par des prix, mais ils n'ont aucune influence sur mon écriture. » En revanche, il admire le film qui a été tiré de son roman en 2013 par Stephen Brown. Il y a d'ailleurs contribué : « J'ai beaucoup aimé adapter le livre en scénario. J'aime le cinéma et le considère comme la poésie du peuple. »
Détails
On présente souvent l'art de John Banville comme celui d'un miniaturiste, qui décrit le monde et ses habitants avec une grande précision. Lui se revendique de Kafka, dont il cite une phrase presque provocatrice : « L'artiste est celui qui n'a rien à dire. » Pour sa part, il estime que « [sa] mission, celle de tout art, est de montrer ». « Tout ce que je peux faire est retranscrire ce que je vois du monde et en présenter la preuve par des phrases aussi claires et parfaites que possible. » Et de conclure, à propos de son travail, en évoquant Paul Valéry, « qui disait qu'une œuvre n'est jamais terminée, seulement abandonnée ».
Le printemps basque d'April Latimer
Robert Laffont
Traduit de l’anglais (Irlande) par Michèle Albaret-Maatsch
Tirage: 2 500 ex.
Prix: 23 € ; 416 p.
ISBN: 9782221276792